Après l’IBR, bientôt éradiquée, le GDS Haute-Loire va s’attaquer à la BVD
Le 2 mars, le GDS Haute-Loire a dressé le bilan sanitaire des élevages de notre département et a terminé son assemblée générale par la visite de ses nouveaux locaux à Vals.
Le GDS Haute-Loire recense 3 279 détenteurs adhérents dont 1 850 éleveurs professionnels dans les espèces bovine (2 787 élevages), ovine (650 élevages), caprine (302 élevages) et porcine (48 maternités, 56 engraisseurs).
Au cours de son assemblée générale du 2 mars à Vals-pres-le-Puy, Julien Bachellerie, directeur du GDS Haute-Loire a passé en revue l’ensemble des maladies qui sont surveillées par le groupement.
BVD : vers un plan d’éradication collectif
En bovins, la maladie réglementée IBR est sur la voie de l’éradication. Avec 381 animaux positifs en 2017 contre 666 en 2016 et 741 en 2015, la maladie se fait beaucoup moins présente. Le faible nombre de cheptels nouvellement infectés (4 cheptels en 2017 et en 2016 contre 13 en 2015 et 22 en 2014) confirme cette évolution favorable. Le GDS entend à présent accélérer l’éradication de l’IBR. «Nous ambitionnons d’atteindre les conditions de la zone épidémiologique favorable d’ici l’exercice 2019-2020. Ces conditions permettront de faire faire des économies aux éleveurs de notre département en allégeant la surveillance de l’IBR au moment de s’attaquer à la prophylaxie de la BVD» a indiqué le président Thierry Ravel qui a annoncé la mise en place d’un plan d’éradication collectif pour la BVD en France, avec les GDS comme coordonnateurs sur leur territoire.
La lutte contre la diarrhée virale bovine ou BVD fait déjà l’objet d’une action collective dans le Grand Est et tout particulièrement dans le Doubs. Pour découvrir le protocole de lutte en place dans ce département, le GDS avait invité le président du GDS du Doubs, Jean-Pierre Jacquemin (voir ci-dessous).
En vue d’aider les éleveurs à contrôler la santé des animaux qu’ils achètent, le groupement a mis en place en partenariat avec le laboratoire Terana du Puy-en-Velay, le kit Intro GDS qui en plus de l’IBR, de la BVD et de la Brucellose, recherche la Besnoitiose, la Neosporose et la Paratuberculose. Au cours de l’exercice 2016-2017, le GDS Haute-Loire a surveillé d’autres maladies réglementées : la Tuberculose, la Brucellose, la Leucose et le Varron pour les bovins, la Brucellose pour les ovins-caprins et l’Aujeszky pour les porcins. Sur ce lot de maladies, il est à noter qu’aucun foyer n’a été détecté.
24 514 animaux ont été vaccinés contre la FCO. «Notons qu’une aide à la vaccination de 1,80€HT par animal vacciné a été octroyé par le GDS pour inciter les éleveurs à vacciner» indique le directeur.
Le GDS se charge également de la surveillance SDRP en porcs (1 cheptel positif depuis 2004) et du NHI et SHV en aquaculture (0 foyer détecté).
Services individuels
Les services individuels aux éleveurs sont en phase de développement. Le GDS propose le parage des bovins ; au cours de l’exercice, 27 532 bovins ont été parés. «Notre équipe de pareurs s’est étoffée (6 ETP en 2018) pour intervenir plus rapidement et dans de meilleures conditions» souligne Julien Bachellerie.
Le GDS assure aussi le décapage, la désinfection et le blanchiment des bâtiments d’élevage ; une activité qui représente une petite centaine de chantiers par an.
Les éleveurs peuvent aussi faire appel à une batterie d’outils qui leur permet de piloter la santé de leurs animaux tels que le kit avortement répétés, des évaluations parasitaires, immunitaires et de la qualité de l’eau de l’abreuvement, des audits d’élevage, des formations techniques, le traitement de la gale ovine, la vaccination paratuberculose des petits ruminants et un dépistage de la BVD par prélèvement de cartilage.
Dans le cadre de ses missions de service public, le GDS Haute-Loire a adressé aux éleveurs 154 492 ASDA et a validé 38 213 introductions bovines. Il assure par ailleurs les gestions amont et aval de la prophylaxie bovine.
Jean-Pierre Jacquemin
Une maladie très coûteuse
La BVD, pochaine grande prophylaxie qui fera bientôt l’objet d’un arrêté ministériel accompagné de mesures de police sanitaire appliquées par les DDPP locales, était au menu de l’intervention de Jean-Pierre Jacquemin, président du GDS du Doubs et d’Eurosanitaire (21 départements du grand Est).
«La BVD est la maladie la plus impactante en cheptel bovin ; elle est très fréquente avec environ 15% d’élevages en France qui se contaminent tous les ans. La BVD provoque des diarrhées mortelles et supprime l’immunité des animaux. Economiquement, c’est l’une des maladie les plus coûteuses pour les éleveurs. Toutefois, on dispose de nombreux outils pour lutter contre la BVD (kit de diagnostics, vaccins) et on la connaît très bien. Sur les vaches en début de gestation, cette maladie génère des veaux IPI, des bombes à virus durant toute leur vie qu’il s’agit de détecter le plus vite possible. Dans notre département, la lutte collective s’appuie sur un dépistage obligatoire de la maladie à l’introduction depuis 2007 et des exigences lors des concours-comices. Depuis 2012, le dépistage s’effectue à partir d’une biopsie auriculaire (rapide et effectuée par l’éleveur).
Un cadre national doit arriver courant 2018 ; il rendra obligatoire le dépistage de la BVD en France et interdira la commercialisation de veaux IPI».
«On sait que l’éradication est possible», pour preuves : certains pays sont passés en situation favorable et dans le Doubs, la circulation virale de la BVD a diminué, et plus de 70% des animaux sont qualifiés non IPI» souligne-t-il.