Après la pluie : le point sur les cultures
La pluie des derniers jours a permis de sauver une situation en passe de devenir critique dans les champs du Puy-de-Dôme.
Depuis fin mars, la pluie faisait cruellement dé-faut sur le département. Sous l’effet de la chaleur, du vent et des gelées tardives, on pouvait observer dans les champs la formation des premières fentes. Heureusement, il est tombé ces derniers jours au minimum 30 millimètres de pluies sur l’ensemble du territoire. De quoi « éviter le pire » d’après Mathieu Trillon, responsable JA 63 de la section céréale.
Le blé revigoré
Au stade deux nœuds, le blé a d’importants besoins en eau pour permettre la montée des épis et faire le rendement. Dès le 5 avril, le précieux liquide manquait et nombreux ont été les agriculteurs à débuter les premiers tours d’eau. « L’irrigation était plus que nécessaire début avril pour assurer un bon développement du blé et surtout une bonne assimilation de l’azote. » Si les 30 millimètres ont permis d’éviter le pire, c’était sans compter sur le gel. Des températures allant de -2°C à -7°C ont été relevées dans les champs. « Dans les fonds de marais, on a pu voir des blés devenir marron » témoigne le jeune agriculteur. Néanmoins, il est encore trop tôt pour estimer l’incidence de ces gelées tardives sur le rendement. « Dans deux mois, nous en saurons davantage mais l’année est loin d’être finie. »
Coup de froid sur le maïs
Les semis et les premières levées des maïs ont été réalisés durant les gelées. La culture, d’ordinaire très sensible au froid, semble avoir résisté d’après Mathieu Trillon. En effet, les premières feuilles des plantules ont été malmenées mais le cœur de la plante, bien au chaud dans le sol, a résisté. « Les plantes vont repartir. » En revanche, l’agriculteur est plus inquiet de l’état du sol au moment de l’implantation. « À certains endroits les fentes étaient très larges. Les grains de maïs sont tombés dedans et les jeunes racines ont cassé sous l’effet de l’écartement. La pluie a permis de réduire ces effets. »
Colza et cultures de printemps
Dans l’ensemble, le colza a bénéficié de belles conditions d’implantation à l’automne, garantissant une levée homogène. La floraison, bien qu’elle ait été satisfaisante, a été quelque peu malmenée. « Le manque d’eau se faisait sentir et les gelées ont marqué la floraison. Mais les cultures restent belles. »
Quant aux cultures de printemps, elles ont pu être implantées dans des sols structurés grâce au gel hivernal, et levé rapidement du fait du printemps estivale. Mais les gelées tardives ne sont pas sans conséquence. « Les pommes de terre, entre autres, sont très sensibles au froid. Samedi dernier, nous avons eu -3°C en plein champ. Les plantes qui commençaient à sortir ont été touchées. »
Et la betterave ?
Côté betterave, la météo des derniers jours est également en demi-teinte. Vincent Tabary, responsable du service betteravier revient sur ses inquiétudes. « Le gel aurait pu faire de gros dégâts mais heureusement nous ne déplorons la perte que de quelques pieds. D’après les prévisions météo, nous ne devrions plus avoir de gelées. Quant à la pluie, elle est arrivée au bon moment. »
Le responsable met cependant en garde les planteurs. Les 30 millimètres de pluies offrent des conditions très « poussantes » tant pour les betteraves que les adventices. Les parcelles ont tendance à se salir rapidement et les fenêtres de désherbage sont courtes et peu fréquentes ces derniers jours.