AOP d'Auvergne : l'usage des robots bientôt encadré ?
Le cahier des charges du bleu d'Auvergne et de la fourme d'Ambert va connaître quelques modifications prochainement. On fait le point avec Aurélien Vorger, directeur du SIFAM.
Le cahier des charges du bleu d'Auvergne et de la fourme d'Ambert va connaître quelques modifications prochainement. On fait le point avec Aurélien Vorger, directeur du SIFAM.
Parmi les AOP d'Auvergne, deux vont prochainement connaître quelques changements au niveau de leur cahier des charges : le bleu d'Auvergne et la fourme d'Ambert . L'annonce a été faite début novembre à la presse.
Les propositions de modifications ont été soumises à l'INAO (institut national de l'origine et de la qualité), qui est en charge de gérer les AOP, IGP, Label rouge, AB et autres AOC.
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AOP d'Auvergne : des modifications qui peuvent prendre quelques années
« Les changements sont en cours. Les procédures de modifications sont engagées auprès de l'INAO », précise Aurélien Vorger, directeur du syndicat interprofessionnel de la fourme d'Ambert (SIFAM).
Pour le moment, il est impossible de détailler les nouvelles règles encadrant ces AOP d'Auvergne très précisément, car elles vont « dépendre des discussions ». Aurélien Vorger ajoute : « On ne sait pas exactement où on va atterrir à la fin. Il faut savoir qu'il y a beaucoup d'appellations en démarche de modifications actuellement (une dizaine sur 50 environ), cela va donc prendre quelques années. Ça reste des textes de loi, il faut donc compter la validation juridique, l'écriture des textes, sans parler du volet européen ».
On connaît cependant les grandes lignes du prochain cahier des charges :
Le premier objectif est de s'adapter aux sécheresses, notamment en autorisant des achats de fourrage extérieurs à la zone AOP.
Cela permettrait notamment d'éviter de demander des dérogations pour ces achats.
Quant aux robots de traite, leur utilisation devrait être encadrée en période de pâturage pour ces deux AOP d'Auvergne. « Aujourd'hui, il n'y a pas de règle sur les robots. Nous ne voulons pas les interdire, mais nous souhaitons qu'ils n'entrent pas en contradiction avec le pâturage, et donc qu'ils soient encadrés. » Le nombre de jours de pâturage ne devrait, lui, pas être impacté (au minimum 150 jours par an).
Comme indiqué par Agrapresse, la place de l’herbe devrait être renforcée « en sécurisant un minimum de prairies naturelles sur chaque exploitation » (50 %).
« Nous voulons être adaptés aux pratiques des exploitations, mais aussi s'adapter aux évolutions », détaille Aurélien Vorger.
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Quels risques de sortie de l'AOP ?
Quant au risque de sortie de l'AOP de certains producteurs à cause de ces modifications sur ces AOP d'Auvergne, il n'est pas à exclure.
C'est un risque quand on propose des modifications, mais cela restera marginal. Nous voulons valoriser les pratiques actuelles qui nous semblent vertueuses pour les consommateurs et apporter de la valeur supplémentaire.
Dans tous les cas, le cahier des charges de ces deux AOP d'Auvergne devrait « rester cohérent. Il va fixer des bornes hautes et basses sur les normes de production », conclut Aurélien Vorger.