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Portrait
André Viala : éleveur d’Aubrac et «énergiculteur»

L’agriculteur de Fenestres conjugue sa passion pour l’élevage avec des activités de diversification : panneaux photovoltaïques et plaquettes de chauffage.

© Lise Monteillet

L’exploitation d’André Viala est située à Fenestres, près de Termes. Cet éleveur dans l’âme s’appuie sur un mode de production ancré au territoire, à travers son troupeau d’Aubrac, et sur des revenus de diversification. Panneaux photovoltaïques, production et vente de plaquettes de bois… Il est toujours à la recherche de projets alliant respect de l’environnement et performance économique.


« Cela fait 25 ans que j’essaie d’améliorer mes conditions de travail. J’ai connu des périodes plus ou moins dures. Mais dans l’ensemble, je ne suis pas mécontent de mon parcours et il n’est pas fini ! » lance-t-il. Agriculteur depuis l’âge de 22 ans, André Viala renvoie l’image d’un agriculteur serein, qui est parvenu à développer les projets qui lui tenaient à cœur. Aujourd’hui, il parvient à concilier vie de famille et horaires de travail. « C’est une question d’organisation » précise-t-il.


Il produit environ 75 broutards par an sur 125 hectares de Surface agricole utile (SAU). Les vêlages s’étalent toute l’année, avec une période de pointe de décembre à janvier. Les broutards sont vendus entre dix et douze mois. Il perpétue aussi une activité moins répandue en Lozère : la repousse. Il achète chaque année une quarantaine de veaux de toutes races pour les engraisser. « Je fais deux lots, le premier en été et le second pendant l’hiver », précise-t-il. Et il ajoute : « Je fais cela par conviction. La repousse, c’est un métier qui me plaît bien. Mais les résultats sont assez aléatoires, car ils dépendent du cours du broutard et des cours des céréales».


Il produit enfin entre dix et quinze vaches sous l’appellation Bœufs fermier d’Aubrac. « Cela apporte une vraie plus-value par rapport au marché conventionnel », insiste-t-il. André Viala croit beaucoup au système coopératif. Il est d’ailleurs président de l’OP bovins d’Unicor, en Lozère, et président d’une Cuma.


1850 mètres carré de panneaux photovoltaïques

André Viala ne se contente pas de produire de la viande. Il est aussi devenu un « énergiculteur » depuis trois ans. À deux reprises, il a fait installer des panneaux photovoltaïques sur ses bâtiments. « Je ne sais pas si je peux appeler cela de la diversification. C’est un revenu supplémentaire sans que cela ne donne de travail », se réjouit-il. Un premier bâtiment en pierre a été équipé de 250 mètres carré de panneaux photovoltaïques en 2009. L’année suivante, il a agrandi sa stabulation et installé 1 600 mètres carrés de panneaux. « La vente d’électricité m’a permis de financer l’agrandissement de la stabulation », souligne-t-il. Il a ainsi créé une SARL distincte de l’exploitation agricole. « J’ai posé ces panneaux à une époque où les prix de rachat de l’électricité étaient très incitatifs dans l’agriculture », poursuit André Viala. L’installateur qu’il a choisi suit les panneaux par télésurveillance. « Cela se passe très bien. Pour l’instant, les résultats sont supérieurs de 15 à 20 % aux calculs prévisionnels », estime-t-il. Pour le premier toit, l’investissement a été de 180 000 euros avec un retour d’investissement de dix ans. Pour le second, l’investissement a atteint 750 000 euros avec un retour sur sept-huit ans. Le retour sur investissement est fortement dépendant du prix de rachat de l’électricité et du prix des panneaux photovoltaïques. « Je peux conseiller aux gens qui construisent des bâtiments agricoles de les orienter de manière à pouvoir accueillir des panneaux photovoltaïques dans le futur, si les prix redevenaient intéressants pour les agriculteurs », explique-t-il.


Enfin, une dernière activité fait l’originalité de son exploitation. Il pratique le sylvopastoralisme et produit des plaquettes pour le chauffage. « Cela me permet d’avoir des bois propres. Les bêtes pâturent et cela les nourrit pendant quelques jours », déclare-t-il. Sa maison a été équipée d’un système de chauffage à plaquettes il y a 14 ans. Depuis, il fournit aussi plusieurs clients en plaquettes.


« J’essaie de pratiquer une agriculture très raisonnée, dans l’idée et dans la pratique », résume-t-il. Et de conclure : « j’espère donner une bonne image de l’agriculture, cela me tient beaucoup à cœur ».

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