Agrivoltaïsme : une loi pour encadrer une technologie controversée
Après plusieurs années d'attente, la loi d'accélération des énergies renouvelables en passe d'être votée par les parlementaires définit pour la première fois clairement ce qu'est l'agrivoltaïsme. En Lozère, les premiers projets de ce nouveau genre sont encore au stade des études. Explications.
C'est désormais admis : la France est en retard sur ses objectifs de développement d'énergies renouvelables. Un texte de loi qui sera définitivement voté ce 7 février entend faciliter leur installation et développer leur production. En vingt ans, le monde agricole a déjà largement contribué au développement des renouvelables en mettant à disposition toitures et hangars et certains terrains aux faibles rendements pour poser des panneaux solaires.
Des panneaux au milieu des cultures
S'ajoute désormais une nouvelle option : installer des panneaux en surplomb des cultures ou des pâtures elles-mêmes. Il existe tout un panel de possibilités techniques pour mélanger agriculture et production d'énergie. Dans le Midi, des développeurs installent par exemple des panneaux photovoltaïques orientables pilotés par intelligence artificielle au-dessus de parcelles de vignes pour les protéger des pics de chaleur qui font griller le raisin et leur fournir un ensoleillement optimal. Les projets peuvent également prendre la forme d'une couverture de panneaux inclinés en hauteur permettant de protéger de la grêle ou du gel, ou encore former des « haies photovoltaïques » cette fois posées verticalement au sol, pour favoriser la repousse d'herbe.
Un large panel qui ouvre la porte à des projets prétextes, permettant à des développeurs d'énergie de profiter de surfaces au sol, moins chères à louer et plus facile à installer que des projets sur des toitures, parkings ou entrepôts. D'où la nécessité de réfléchir à des bonnes pratiques en concertation avec les agriculteurs eux-mêmes. La FNSEA s'est engagée dans cette voie, en signant plusieurs chartes avec des développeurs nationaux (EDF, TotalEnergies), tandis que la Confédération paysanne reste fermement opposée au principe même de ces projets et que les Jeunes Agriculteurs réclament un encadrement strict au risque de « voir brader leurs terres ».