Agriculture et Tour de France pédalent ensemble pour la défense des terroirs
Ce lundi 10 juillet, la FNSEA et la FNSEA 63 ont profité de la journée de repos pour inviter Christian Prudhomme, directeur général du Tour de France, sur une exploitation agricole de Billom et resserrer leurs liens amicaux.
Les agriculteurs et le Tour de France, c’est avant tout une histoire d’amitié. « La plus grande course cycliste itinérante au monde ne saurait être ce qu’elle est sans les agriculteurs. » C’est presque la main sur le cœur et les yeux dans les yeux que s’est ainsi exprimé le directeur du Tour de France, Christian Prudhomme, sur une exploitation agricole à Billom, le 10 juillet dernier. Sur invitation de la FNSEA et la FNSEA 63, il a partagé avec « ceux qui donnent de leur temps (pour faire des fresques NDLR) alors qu’ils n’en ont pas », un déjeuner au lendemain d’une étape puydômoise qui restera gravée dans les mémoires. L’ascension du puy de Dôme après avoir remporté les suffrages du cœur ; Lionel Chauvin, président du Conseil départemental, lui aussi invité à rompre le pain, n’a pas caché son enthousiasme face à cette réussite ; a été auréolée en son lendemain par les chiffres des audiences télévisuelles. « À 18 heures, France 2 comptait 8,2 millions de téléspectateurs, soit 56 % de part d’audience » nous a confié un proche de Christian Prudhomme. Le directeur du Tour de France a confirmé qu’il s’agit là « d’un carton d’audience, la plus forte du Tour depuis 20 ans ». Des chiffres auxquels n’est pas insensible la profession agricole qui profite de la médiatisation de l’événement pour communiquer sur ses métiers. C’est d’ailleurs dans cette veine qu’a été organisée cette journée du lundi 10 juillet sur la ferme de Philippe Planche.
Profiter de la visibilité
Chaque jour, le Tour de France rassemble près de 4 millions de personnes devant leur téléviseur. Une visibilité sans commune mesure pour la FNSEA, associée à la course cycliste depuis 15 ans à travers son concours « Les Agris aiment le Tour ». En 2022, cette campagne de communication a touché directement 8,6 millions de personnes et générée 72 retombées presse. Fresques, olas sur le bord des routes, village des métiers, présence dans la caravane... Le syndicat majoritaire sait faire parler de lui au cœur de l’été et passer ses messages. D’ailleurs, le choix du lieu pour la conférence de presse de ce lundi 10 juillet n’avait rien d’anodin. C’est sur l’exploitation de Philippe Planche, producteur laitier et surtout membre du collectif de 36 agriculteurs du secteur de Billom, engagé dans un projet de retenues hivernales, qu’ont été invités Christian Prudhomme et Lionel Chauvin, président du Conseil départemental. L’occasion pour le syndicat majoritaire de resserrer ses liens avec le Tour de France mais aussi de rappeler l’importance de maintenir une agriculture nourricière y compris au bénéfice d’événements sportifs d’envergure tel que le Tour. « Le puy de Dôme comme vous avez pu le voir hier, c’est l’œuvre des éleveurs qui vivent et travaillent dans ce territoire bien qu’il soit classé » s’est exprimée Sabine Tholoniat. La présidente de la FNSEA 63 a également rappelé « qu’en agriculture, c’est comme dans le vélo, tout est une question d’équilibre et encore plus aujourd’hui face aux enjeux du changement climatique ». À ses côtés, Jérôme Despey, vice-président de la FNSEA, a appelé « au retour du bon sens dans les débats sociétaux et environnementaux [...] nous accueillons tous ceux qui veulent bien comprendre la dureté de notre métier ».
Quand le débat s’invite sur le Tour
Ces messages, les téléspectateurs du Tour de France ont pu les apercevoir dans les premières fresques. Cette année encore, les fédérations départementales de la FNSEA ont créé des œuvres portant le message des terroirs et de la passion des agriculteurs pour la course cycliste, tout en répondant à leurs détracteurs. Dans les Hautes-Pyrénées, la FDSEA 65 a ainsi choisi un motif bien nommé « le pet collectif » rappelant à tout à chacun que les vaches ne sont pas seules à émettre des gaz. La FNSEA 63 a également joué cette carte là en faisant apparaître sur sa fresque représentant le puy de Dôme et le puy de Pariou, un nuage de pluie porteuse de vie pour tous et indispensable à l’agriculture. Au total, ce seront 17 fresques qui seront réalisées sur le Tour de France masculin et six sur le Tour féminin qui s’élancera de Clermont-Ferrand, le 23 juillet.
Des clins d’œil à des débats politiques auxquels n’est pas insensible Christian Prudhomme. « Lorsque je vois sur vos fresques « fiers de vous nourrir », il n’y a pas de plus beau ni de plus grand message que celui-là. » Si le directeur du Tour de France aime le cyclisme, il aime tout autant son pays et ses terroirs. Derrière chaque édition se cache en réalité un scénario écrit de main de maître où le paysage joue tout autant son rôle d’acteur que les coureurs. « Le Tour de France permet de montrer tout notre pays mais aussi les femmes et les hommes qui le façonnent. Les audiences de l’étape d’hier, nous les avons réalisées grâce à vous, à votre travail dans cette chaîne des puys. C’est valable ici et partout ailleurs. Et en plus, vous qui avez si peu de temps, vous savez en trouver pour faire les fresques et animer, avec nous, cet événement. Merci. »