Agriculture et handicap sont compatibles
Sensibiliser les acteurs de l’agriculture au handicap, déconstruire les idées reçues, accompagner les employeurs et les salariés confrontés au handicap dans l’emploi, la FRSEA et l’Anefa AURA s’engagent sur la question en partenariat avec l’Agefiph.
Depuis longtemps, la FRSEA et l’Anefa AURA sont engagées dans la prévention des risques. Il y a quelques temps, elles ont décidé d’aller plus loin et de travailler sur le handicap en agriculture. « Je suis convaincu que l’agriculture est un terreau favorable pour l’insertion et en particulier celle des personnes en situation de handicap, souligne Pascal Servier, président de la commission emploi de la FRSEA AURA. C’est un secteur innovant et très ouvert ». Pour conduire ce travail, le syndicat a fait appel à de nombreux partenaires. Parmi eux, l’Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées (Agefiph) occupe une place centrale. « Nous sommes plus que la « banque du handicap », rappelle Marie-Laure Bellair-Dargent, déléguée régionale de l’Agefiph AURA. Nous avons un rôle de conseil, d’accompagnement et nous conduisons de nombreuses actions d’information à destination des salariés et des employeurs ». Au niveau national où l’on commence à réfléchir sur le sujet, l’initiative est scrutée avec attention. « Actuellement seul 1 % de nos salariés sont reconnus travailleurs handicapés, mais en réalité le chiffre est bien supérieur, explique Jérôme Volle, vice-président de la FNSEA et responsable de la Commission emploi. Il faut passer le premier cap qui est celui de la reconnaissance du handicap. Il faut aussi aborder ces sujets dans les formations. Nous avons des outils à notre disposition (Apecita, Anefa), il faut arriver à mettre tout cela en musique avec l’accompagnement des financeurs de la formation (Ocapiat, Vivea) ». Sujet encore tabou, le handicap n’est pourtant pas synonyme de fauteuil roulant : plus de 85 % des handicaps sont invisibles et sont souvent le fruit d’accidents de la vie puisqu’ils surviennent à 80 % après l’adolescence. « La démarche de reconnaissance est une démarche volontaire et individuelle, poursuit la déléguée de l’Agefiph AURA. Or, de nombreuses personnes ont peur d’être pénalisées dans leur vie professionnelle ». Pour mieux informer salariés et employeurs sur tous ces sujets, une campagne de communication a été mise en place dans la presse agricole en 2021. « Maintenant, nous devons passer à l’opérationnel, reprend Pascal Servier. Le recours aux groupements d’employeurs permet de spécialiser les salariés, ils ont un rôle à jouer dans le travail qui est mené, tout la comme la MSA qui demeure un relais précieux ».