Agriculture bas-carbone : des interrogations sur la mise en oeuvre concrète
Les ministres de l'Agriculture de l'UE, s'ils soutiennent le principe d'agriculture bas-carbone proposée par la Commission européenne, s'interrogent sur les détails du dispositif qui doit être finalisé en fin d'année. La présidence française du Conseil de l'UE qui a fait de ce dossier une priorité, espère faire adopter des conclusions du Conseil d'ici avril.
L'agriculture bas-carbone est un des dossiers prioritaires sur lesquels la France, qui vient de prendre la présidence du Conseil de l'UE, espère engranger des avancées. Les discussions n'en sont néanmoins qu'à leur balbutiement. Au mois de décembre, une communication présentant les grandes orientations que la Commission européenne prévoit en la matière a été publiée. Il s'agira au travers de la Pac, mais aussi d'un dispositif de certification de la séquestration de carbone agricole, d'inciter les agriculteurs et forestiers à s'y engager. Mais les détails ne seront connus qu'en fin d'année. La France entend donc faire adopter en mars ou avril des conclusions des ministres de l'Agriculture de l'UE mettant en avant leurs demandes. Un premier échange de vues organisé le 17 janvier à Bruxelles a montré que les Vingt-sept se posaient beaucoup de questions sur la mise en oeuvre concrète du futur dispositif.
Sur le principe, tout le monde est d'accord : l'agriculture à bas-carbone est une opportunité pour les agriculteurs européens. Mais plusieurs ministres ont exprimé leurs inquiétudes pour la production alimentaire. D'autres ont évoqué les risques de surcharge administrative. Et beaucoup s'interrogent sur la méthode de comptabilisation : comment prendre en compte les spécificités locales ? Comment valoriser les actions déjà entreprises ? Et certains évoquent également la vente de crédits carbone : « C'est le secteur agricole qui doit profiter de ces crédits, pas les grandes entreprises qui viendraient compenser leurs émissions », prévient le ministre belge.