La Fédération nationale ovine (FNO) s'insurge contre les pratiques frauduleuses de la grande distribution alors que le confinement perturbe la commercialisation des agneaux élevés pour les fêtes de Pâques chrétienne, juive, orthodoxe ainsi que le début du Ramadan. A ce jour, le stock des animaux finis en ferme s'élève à 450 000, estime la FNO. Or, selon le syndicat, certaines enseignes profitent des moyens mis en oeuvre pour valoriser l'agneau français et proposer dans leurs rayons de l'agneau néo-zélandais vendu 2,5 fois moins cher. Pour la FNO cette situation est d'autant plus inacceptable que la grande distribution avait proposé de les écouler dans les restaurants des établissements hospitaliers, des EPADH, des personnels de la fonction publique. Ces dons bénéficiant de la défiscalisation prévue par les pouvoirs publics. Si certaines enseignes ont joué le jeu de la production française, d'autres de ne le font pas. Ainsi, les éleveurs de moutons « dénoncent le scandale provoqué par ceux qui ont mis en priorité l'écoulement de leur stock d'agneaux d'importation, accentuant ainsi la situation délétère des éleveurs français ». La Coopération agricole s'inquiète également de la baisse de la consommation d'agneau à l'approche de Pâques, une période où la demande est traditionnellement élevée. En raison du confinement et de la fermeture de la restauration hors domicile, l'effondrement des commandes se confirme alors que la production est prête. Aussi lance-t-elle un appel aux consommateurs à acheter de l'agneau français. La Coopération agricole a mise en place de nombreuses initiatives visant à développer ces offres avec les distributeurs ou des ventes en drive avec les particuliers.