Maladies transmises par les tiques
Agir avec méthode
L'augmentation de l'incidence des maladies transmises par les tiques demande une meilleure connaissance de ces acariens afin de pouvoir contrôler l'impact des maladies vectorisées.
Les maladies transmises par les tiques représentent un véritable enjeu en médecine vétérinaire. L'augmentation de l'incidence de ces maladies ne découle pas seulement de l'amélioration des diagnostics, mais semble aussi en relation avec l'augmentation des vecteurs et les insuffisances immunitaires vis à vis des agents infectieux pouvant être véhiculés par ces acariens. La première cause est à mettre directement en relation avec les modifications climatiques et des biotopes dans certaines exploitations. La seconde découle de modifications dans la fréquentation de zones par différents lots (augmentation de la surface d'exploitations et large répartition géographique) et de traitements de lutte contre les tiques mis en place perturbant les équilibres immunitaires. Après avoir évoqué la biologie des tiques et leur implication dans la transmission de certaines maladies, il sera indiqué quelques recommandations pratiques afin de limiter l'impact de ces maladies.
Une présence des tiques plus importante au printemps et à l'automne
En France métropolitaine, cinq espèces de tiques sont rencontrées chez les bovins. Ixodes ricinus est l'espèce la plus fréquente et la plus cosmopolite. Elle est très abondante dans tout l'hexagone, à l'exception des zones sèches du pourtour méditerranéen. Son exigence hygrométrique élevée (mort en dessous de 70 %) conditionne sa répartition. Sa survie dépend de l'importance du couvert végétal. Elle se rencontre donc surtout dans les forêts de feuillus ou sous-bois denses. Elle s'adapte aussi aux pâtures, les plus infestées étant celles entourées de haies ou à proximité des bois. La densité de la faune sauvage (chevreuils surtout) constitue un élément significatif de maintien et d'amplification des populations d'Ixodes ricinus. En raison de leurs exigences relatives aux conditions météorologiques, ces tiques présentent un pic d'activité important d'avril à juin et un deuxième plus faible en septembre et en octobre mais elles peuvent être rencontrées tout au long de l'année en fonction du climat. Ixodes ricinus est une tique triphasique et polytrope (changement d'hôte à chaque phase et espèce hôte pouvant être différente). Il existe trois phases parasitaires séparées par deux stades à terre où se déroulent les mues (cf. cycle). Les facteurs climatiques entraînent l'alternance de période d'activité et de diapause, les tiques passent la majeure partie de leur vie dans l'environnement. Le cycle biologique d'Ixodes ricinus se déroule au minimum sur 3 ans, la phase parasitaire (trois repas de sang) dure en moyenne 18 jours, la phase libre est longue (en moyenne 1 500 jours). La survie de cette tique est fortement dépendante du nombre d'hôtes potentiels et des conditions écologiques qui règlent la phase libre.
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La suite est à lire dans la Creuse agricole et rurale du 9 mai 2014.