MOBILISATION
Actions coup de poing dans le Puy-de-Dôme
Depuis samedi, les agriculteurs mobilisés sur le blocage de l'A71 à Clermont-Ferrand participent à des opérations "coup de poing" en réponse aux annonces du Premier ministre, Gabriel Attal, jugées insuffisantes.
Depuis samedi, les agriculteurs mobilisés sur le blocage de l'A71 à Clermont-Ferrand participent à des opérations "coup de poing" en réponse aux annonces du Premier ministre, Gabriel Attal, jugées insuffisantes.
Trois jours après le début du blocage de l'autoroute A71, au niveau du Brézet à Clermont-Ferrand, les agriculteurs écoutent attentivement les annonces du premier ministre, Gabriel Attal. Mais les dix mesures proposées, loin de répondre aux attentes des manifestants, ne font qu'attiser le feu de la révolte. Pour exprimer le mécontentement du monde agricole, la FNSEA 63 et les Jeunes Agriculteurs du Puy-de-Dôme maintiennent le barrage et mènent diverses opérations "coup de poing".
Chronologie des actions
Les actions "coup de poing" ont commencé samedi 27 janvier, avec un moment de recueillement en hommage à l'agricultrice et sa fillette, décédées en Ariège sur l'un des points de manifestation.
Une partie des agriculteurs présents sur le barrage de l'A71 s'est ensuite rendue sur le site de Marmilhat, à Lempdes, pour asperger de lisier et former des tas de paille et pneus devant les locaux de la DRAAF (direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt) et de l'OFB (office français de la biodiversité), exigeant l'application de la loi Égalim et l'arrêt des contrôles sur les exploitations.
Le convoi s'est ensuite rendu devant les grilles de la DDPP (direction départementale de la protection des populations) afin de dénoncer les nouveaux seuils et règles de cumul retenus par l'IED (Directive sur les émissions industriels) pour les élevages porcins et avicoles.
Le lendemain, le groupe d'agriculteurs s'est attaqué la DDT (direction départementale des territoires) de Clermont-Ferrand, pour souder son portail.
Sylvain Deloche, secrétaire général de la Fnsea 63, qualifie la DDT de « prison administrative » pour la profession agricole qui, elle, compte bien rester « soudée ». De la cendre a également été déversée, symbole d'une « agriculture française » réduite « à un tas de cendres ».
Dans la soirée, c'est autour de l'hypermarché Cora, à Lempdes, d'être visé. Sa façade a été recouverte de lisier.
« Depuis des années, les négociations commerciales sont conduites au mépris de l'agriculture (...). [Égalim] doit s'accompagner d'un changement de mentalités, où celui qui fait la variable d'ajustement n'est pas toujours l'agriculteur ! » publiait la Fnsea 63 sur Facebook.
Un début de semaine mouvementé
Lundi matin, paille et fumier ont été déversés devant le Géant Casino du Brézet afin de bloquer ses différents accès. Des agriculteurs se sont ensuite réunis devant l'Agence de l'eau Loire Bretagne, pour dénoncer une réglementation jugée "excessive" par les syndicats Fnsea-Ja, qui lui reprochent ses "écarts de traitement" d'une agence à l'autre, et d'un pays à l'autre.
À 21h30, un convoi de tracteurs se rendait devant le Centre des impôts de Clermont-Ferrand, pour déverser pneus, fumier et oignons pourris de part et d'autre des grilles.
Un panneau "Lemaire, saigneur de nos campagnes", a également été accroché, pour dénoncer ses « tentatives régulières d'augmenter les taxes, qui vampirisent les revenus des agriculteurs », rapporte Sylvain Deloche.
Le Lendemain matin, une action a été menée au Leclerc du Brézet. Le parking de la grande surface a été recouvert de lisier et a dû resté fermer pour la journée.
Mercredi, ce fût autour de l'ASP (agence de service et paiement) à Clermont-Ferrand de faire les frais de la colère agricole. L'après-midi a été signe de relâche avec néanmoins une action symbolique : une course de tracteurs à pédales sur l'A71. Avant de prendre pour cible la Préfecture du Puy-de-Dôme.
Ce jeudi, le blocage est maintenu sur l'A71.