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Action syndicale : Chaque agriculteur doit pouvoir définir son prix de vente

400 agriculteurs de la FDSEA et des JA ont pris part à une opération coup de poing contre 3 laiteries du département. Objectif : dénoncer un prix du lait trop bas.

Les agriculteurs en action sur l’un des trois sites concernés. Ici la laiterie Richemont à Brioude.
Les agriculteurs en action sur l’un des trois sites concernés. Ici la laiterie Richemont à Brioude.
© FDSEA

Dans le cadre de l’action nationale «La nuit de la détresse» lancée par la FNSEA, 400 agriculteurs de la FDSEA et des JA de Haute-Loire se sont mobilisés le 1er juillet au soir devant trois laiteries du département : Richemont à Brioude et la fromagerie du Velay à St Germain Laprade (groupe Sodiaal) ainsi que la CFVA à Beauzac (groupe Bongrain).

Des prix trop bas
Les agriculteurs traversent une période très difficile. Les prix des produits agricoles sont en chute libre dans la plupart des filières et sont loin de couvrir les coûts de production. Dans le même temps, les charges, elles, ne diminuent pas. C’est pour dire «Stop à la grande braderie des produits agricoles» que les éleveurs de Haute-Loire ont souhaité se mobiliser le 1er juillet au soir.
Devant chacune des 3 laiteries, les agriculteurs munis de bombes de peintures, ont pris soin d’inscrire des messages exprimant leur mécontentement et leur inquiétude. «Ceux qui nourrissent les autres crèvent de faim», ou encore «Un prix juste pour vivre décemment», «Agriculteurs en détresse, un juste prix avant l’asphyxie»…, pouvait-on lire sur les bâches et films d’enrubannage accrochés sur les grilles des laiteries ou en inscriptions sur le sol de chacun des sites.
Après avoir orné l’entrée des 3 laiteries, les groupes d’agriculteurs ont pénétré sur les sites. Après avoir tagué le sol et installé d’autres bâches aux slogans percutants, les responsables professionnels ont échangé quelques mots avec les directeurs des fromageries.
Cette action-là concernait plus particulièrement le lait, une production dont le prix plafonne à 300e/1000 L et qui ne paye pas les coûts de production toujours en croissance depuis des années. «Les prix du lait ne rémunèrent plus les producteurs. Si rien n’évolue dans les semaines à venir, les éleveurs ne pourront pas passer le cap de cette année» a indiqué Anthony Fayolle, président des JA devant la fromagerie du Velay. Selon les agriculteurs, le problème vient de l’aval et notamment de la guerre des prix à laquelle se livre la grande distribution. «Les industriels et la grande distribution se renvoient la balle ; les industriels se plaignent de ne pas pouvoir faire passer des hausses de prix aux GMS et la grande distribution nous dit qu’elle a prévu des hausses de prix et qu’il revient aux industriels de les répercuter. Arrivé un moment, il faut que tout le monde prenne ses responsabilités»!
Et d’ajouter «c’est nous, producteurs, qui détenons les produits et demain, si les industriels et GMS n’ont plus les producteurs, ils n’auront plus de produits à transformer et plus de produits à vendre !».
A travers cette action, les agriculteurs attendent une prise de conscience des acteurs de l’aval sur les coûts que doivent supporter les exploitations : «En dessous de 340 euros en Haute-Loire, cela ne passe plus» a précisé Frédéric Pélisse, vice-président des JA.

Repenser le modèle économique de l’alimentaire
Pour la profession agricole, il est urgent de repenser le modèle économique des produits alimentaires. Les prix sont imposés aux producteurs par les entreprises de collecte et de transformation, elles-mêmes dépendantes des négociations avec la grande distribution. Cette dernière se livrant à une guerre des prix féroce négocie les prix les plus bas avec ses fournisseurs et donc, par ricochet, avec les producteurs.
«Finalement, ce sont toujours les producteurs qui servent de variable d’ajustement. Ce modèle-là ne peut pas durer et si cela continue ainsi, demain nous n’aurons plus d’agriculteurs sur le territoire. Lorsque l’on s’installe, on sait que l’on va subir les aléas climatiques ou des risques sanitaires mais on n’a pas à pâtir des risques de concurrence déloyale et d’une guerre des prix les plus bas» a indiqué le président des JA.
Les éleveurs de Haute-Loire demandent à repartir sur des bases saines où chaque agriculteur, comme tout autre chef d’entreprise, doit pouvoir définir son prix de vente de base qui lui permet de couvrir ses coûts de production et tirer un revenu de son activité.
Convaincu qu’une seule action risque de ne pas porter ses fruits, les producteurs ont averti les laiteries qu’ils n’hésiteraient pas à revenir si nécessaire. «Cette action est un avertissement. Si le prix du lait ne remonte pas nous reviendrons» ont-ils clairement indiqué sur chacun des sites.


Véronique Gruber

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