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Accompagner les exploitations laitières dans leurs évolutions

La dernière session extraordinaire de la Chambre d'Agriculture de Haute-Loire, lundi 7 septembre dernier, a permis de faire le point sur les différentes productions du département et d'évoquer en particulier l'avenir du lait. L'ordre du jour portait aussi sur le projet de mutualisation des 5 chambres d'Agriculture de la région Auvergne (les chambres des 4 département et la chambre régionale) ; projet adopté par la Haute-Loire.

La session a donné lieu à de nombreuses discussions sur l’actualité agricole.
La session a donné lieu à de nombreuses discussions sur l’actualité agricole.
© HLP

Lundi 7 septembre, les élus de la Chambre d’Agriculture de Haute-Loire étaient réunis en session extraordinaire pour évoquer le projet de mutualisation des Chambres d’agriculture d’Auvergne (voir article ci-dessous) et aborder les principales questions de l’actualité agricole.
Le président de la Chambre d’Agriculture, Gilbert Bros, a ouvert le dossier lait, un thème qui se trouve au coeur de toutes les pensées depuis de longs mois.
Le prix moyen payé au producteur pour la période de janvier à juin s’élève à 279 euros par 1000 litres et l’on constate des différences notables de prix entre les producteurs (entre 264 e et 296 e pour le mois de juillet) . «Les niveaux de prix sont comparables à ceux de 2007 mais avec des volumes de charges supérieurs !» a indiqué Gilbert Bros qui suppose une embellie sur le marché du lait européen pour le début de l’année 2010.
Pour l’avenir, Gilbert Bros a également annoncé des prix du lait erratiques (dont la variation pourrait être importante) et des soutiens plutôt revus à la baisse, deux évolutions auxquelles les producteurs devront faire face.

25% des exploitations laitières sont en grande difficulté

Toutefois, «aujourd’hui, un certain nombre d’éleveurs laitiers n’arrivent plus à dégager de revenu. Sur les 2200 producteurs de lait du département, 50% s’en sortent correctement, 25% pourraient rejoindre ce peloton en fournissant un effort technique et 25% ont d’importantes difficultés économiques. Avec les entreprises laitières, le syndicalisme et l’ensemble des OPA, nous devons donc travailler sur ce sujet en vue d’aider les exploitations à améliorer leur revenu, même si selon les cas un changement de production sera à envisager ; certains auront peut-être même besoin de formation pour poursuivre leur activité professionnelle dans un autre métier» a indiqué Gilbert Bros.
Le président de l’URCVL, Bernard Bonjean a profité de cette session pour faire un point sur la santé de cette union de coopératives : «Notre conseil d’administration a décidé de démanteler de manière intelligente l’URCVL.  L’objectif étant de conserver un maximum d’outils en place ; nous espérons que les industriels s’impliqueront bien dans notre projet».
En ce qui concerne les perspectives laitières, Jean-Julien Deygas, président des JA, a souligné «l’urgence d’agir sur le prix du lait et le coût de production car tant que l’on vendra en dessous de nos coûts de production, le problème ne sera pas résolu. Pour donner de la lisibilité à la production laitière, les JA préconisent la reprise en main de la collecte et la création d’une plate forme de vente unique entre la transformation et la distribution afin de récupérer des marges qui reviendront directement aux producteurs».
Un autre élu Chambre d’agriculture, Henri Brun, a fait part de son inquiétude relative à la formation de géants par le jeu de rapprochement entre grands groupes laitiers faisant ainsi allusion à l’éventuelle reprise d’Entremont par Sodiaal. «Nous sommes dans une Europe libérale et les choses se restructurent inévitablement. Demain, la France ne comptera plus que une, deux ou trois entreprises laitières et je ne suis pas sûr que cela ait forcément de mauvaises conséquences pour les producteurs » a ajouté Gilbert Bros.
L’Europe et sa politique libérale ont été tenues pour responsables de la plupart des difficultés actuelles de la production laitière ; « la France se trouve de surcroît isolée puisque les agriculteurs du Nord de l’Europe n’ont pas la même vision que nous » a précisé Gilbert Guignand, président de la FDSEA.

Les agriculteurs n’ont pas le moral

Jean-Luc Chauvel, responsable production ovine et élu de la Chambre d’Agriculture, a annoncé une année difficile pour la trésorerie des moutonniers ; il a d’autre part réclamé «un encadrement technique au niveau régional et a fait part de l’intérêt de repenser l’organisation commerciale de nos départements».
Un autre élu de la Chambre en la personne de Maryse Font a signalé la détresse morale dans laquelle se trouve plongé un grand nombre d’agriculteurs : «Beaucoup se posent des questions sur leur métier et à l’heure actuelle des éleveurs performants arrêtent leur activité. C’est inacceptable». «La crise touche l’agriculture avec un an de retard. Il faut espérer le retour de périodes plus favorables pour demain» a répondu Gilbert Bros.
La session a également permis de faire le point sur les dossiers sécheresse (voir l’article en page 6) et dégâts de sangliers ; sur ce dernier sujet,  Gilles Gibaud a indiqué : «il ne faut pas que la passion de certains prennent le pas sur le travail des autres. Les agriculteurs doivent reprendre en main les ACCA».

Projet de mutualisation des 5 Chambres d’Agriculture
adopté par la Haute-Loire

Le projet de mutualisation des Chambres d’Agriculture de la région Auvergne était également à l’ordre du jour de cette session extraordinaire du 7 septembre.
Les élus ont voté pour (27 voix pour et 2 abstentions) l’adhésion  de la Chambre d’Agriculture de Haute-Loire à la démarche de consolidation du réseau régional des Chambres d’Agriculture ; la Chambre de Hte-Loire contribuera à la construction et au déploiement du projet et a décidé de confier son pilotage général au bureau de la Chambre régionale d’Agriculture d’Auvergne.
Depuis quelques mois, les 5 chambres d’Agriculture (4 Chambres départementales et la Chambre régionale) réfléchissent à ce projet de mutualisation qui permettra de renforcer les services de proximité par la mutualisation des compétences.
Philippe Cuq, chargé de mission à la Chambre régionale a expliqué les principaux objectifs de ce projet.
«L’exercice du métier de conseiller se complexifie. Une Chambre d’Agriculture a des missions très variées à remplir et une quinzaine de métiers différents s’y cotoient. Aujourd’hui, une Chambre seule n’a pas forcément les moyens de répondre à toutes les demandes. La mutualisation permettra de maintenir un service en difficulté ou bien d’en créer un nouveau».
Chaque département conserve sa Chambre d’Agriculture
Le projet actuel consiste à passer progressivement d’un fonctionnement régional «juxtaposé» à un fonctionnement régional «harmonisé».
Chaque département conservera sa propre Chambre d’Agriculture. En ce qui concerne la Haute-Loire, la Chambre d’Agriculture conserve ses 6 antennes délocalisées et son siège au Puy-en-Velay. Aucun poste ne sera supprimé et les élus départementaux restent souverains sur leur territoire.
«L’enjeu est de construire un fonctionnement en région qui permette au niveau départemental de conserver sa capacité d’action opérationnelle et ses latitudes d’orientations politiques, en accord avec la mission de représentation départementale et les enjeux locaux des productions et des filières.
4 axes stratégiques
Ce projet s’organise autour de 4 axes stratégiques :
- un avenir pour l’élevage : objectif de créer une politique de référence pour l’ensemble de l’élevage, agriculteurs, filières, organisations professionnelles et acteurs de l’environnement, axée sur une production herbagère moderne ayant une forte reconnaissance comme activité économique
- Des productions valorisées et des revenus sécurisés : objectif de renforcer la capacité des agriculteurs dans la diversité de leurs choix de production, à se maintenir et à évoluer pour garantir une viabilité sur le long terme des filières et exploitations
- L’installation pour des territoires vivants
- L’appui aux agriculteurs : objectif de maximiser l’efficacité des actions conduites dans le cadre du projet professionnel au service de l’agriculture auvergnate.

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