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Abeil ne compte pas s’endormir sur ses deux oreille(r)s

Des élus de la communauté d’Agglomération ont visité l’entreprise la semaine dernière et fait ainsi le point sur la future extension des locaux de la société du groupe Eurocomfort.

Les élus de la Caba ont visité l’usine Abeil aux côtés d’Hervé Venzac, directeur du site.
Les élus de la Caba ont visité l’usine Abeil aux côtés d’Hervé Venzac, directeur du site.
© J.-M. A

La Caba a dans ses compétences le développement économique. Ce soutien aux acteurs locaux au travers d’outils fonciers, immobiliers ou de l’appui de projets prend un caractère particulier avec la société Abeil. En effet, la communauté d’Agglo est propriétaire de l’immobilier de la société. Pour rappel, la Caba a fait l’acquisition en décembre 2008 de l’immobilier dans le cadre d’un dispositif exceptionnel visant à sauvegarder l’activité et les emplois d’un fleuron local(1). À l’époque, Jacques Mézard, alors président de la Caba, avait été clair sur le caractère “exceptionnel de l’opération. Ce sera “one shot” pour la collectivité”.

Pari gagnant de la Caba

Avec l’arrivée d’Eurocomfort en 2011(2), la Caba a trouvé un interlocuteur non seulement attentif, mais également très actif. Le groupe allemand rebooste Abeil et ne s’arrête pas en chemin. En 2016, il fait connaître son intention d’agrandir les locaux aurillacois. Un deuxième avenant à leur accord est alors paraphé pour la construction d’un nouveau bâtiment, d’une extension plus précisément, afin de rationaliser les coûts de production et d’optimiser le process de fabrication et de distribution vers de nouveaux marchés. Dans le détail, cela correspond à une construction d’une extension de 500 m2 au bâtiment industriel existant, auquel s’ajoutera un auvent extérieur de 260 m2. C’est aussi la création d’un quai extérieur supplémentaire, l’isolation du bâtiment de stockage (875 m2) et la création puis la mise en œuvre d’une chaufferie. Abeil assure la maîtrise d’ouvrage pour le compte de la Caba pour un montant de travaux évalué à 345 000 € HT et qui ont débuté en janvier. À ce jour, l’entreprise assure la production mensuelle de 220 000 oreillers et 100 000 couettes grâce à ses quelque 80 employés, dont 70 en contrat sur toute l’année. “Tout ce qui est fabriqué chez nous part à Lempdes-sur-Alagnon, notre entrepôt logistique. C’est une fois là-bas que tout est redispatché vers la grande distribution (entrepôts ou grands magasins en directs)”, précisait Hervé Venzac, directeur d’Abeil. Une visite enrichissante où l’on apprend que les matières premières proviennent d’Asie (tissu, coton), d’Afrique (polyester) et permettent, “grâce à la puissance du groupe, d’assurer des marges suffisantes pour aller chercher des marchés”. Ikea est alors cité en exemple avec des “marges peut-être pas importantes, mais un volume très conséquent”. Avec ses 8 000 m2 de surface actuelle sur Aurillac, avant les travaux, ajoutés à la rigueur allemande pour combiner machines et personnels de façon cohérente, Abeil butine de plaisir, d’autant que les 6 000 m2 de surface de stockage du site de Lempdes facilitent ensuite la logistique pour le transport. Cette réorganisation d’ensemble a même permis de développer la fabrication “d’oreillers cardés, que les Allemands et les pays nordiques ne connaissent absolument pas, habitués qu’ils sont aux oreillers soufflés ou floconnés”. Optimiser les flux, investir sur les lignes, moderniser les outils, valoriser les déchets, s’attacher au confort de ses salariés, Abeil œuvre au quotidien pour satisfaire tout le monde. “On travaille principalement en “b to b”, cela veut dire que l’on vend à de la grande distribution qui revend ensuite aux clients finaux. Cela correspond à 75 % environ de notre chiffre d’affaires aujour-d’hui. Avant, c’était plus 90, voire 95 %. Mais depuis 2013, on s’est lancé à la conquête des sites web”, indique Hervé Venzac.

De l’emploi à pourvoir

Un positionnement payant qui représente aujourd’hui 25 % du chiffre d’affaires, “et les perspectives de croissance sont encore très grandes”. Depuis quatre ans, Abeil se positionne donc sur la vente directe à ses clients. Les plates-formes du e-commerce deviennent alors une véritable opportunité. “Et cela, on souhaite le faire à partir d’Aurillac.” Encore une bonne nouvelle pour la pérennité du site aurillacois, ce qui n’est pas pour déplaire à Michel Roussy, président de la Caba : “À l’origine, Abeil est une entreprise familiale. Nous l’avons toujours accompagnée dans ses différentes phases de développement, y compris quand la phase était la plus critique. C’est assez exemplaire des relations que nous pouvons entretenir avec le milieu économique.” Dans le cas d’Abeil, Michel Roussy admet sans mal que “le fait de s’adosser à un grand groupe sécurise l’aspect financier de cette opération sur le long terme. Notre lien avec le groupe Eurocomfort est constant”. Très attentif sur l’emploi depuis quelques temps, Michel Roussy s’est permis de poser la question à M. Venzac. “On a un besoin de six à sept opérateurs, mais ce n’est pas simple. C’est encore plus compliqué au niveau de l’encadrement.”

(1) Un investissement de 3,5 M€ sous forme de crédit-bail, avec le soutien du Département garant des loyers à hauteur de 50 %.

(2) Le groupe Eurocomfort compte aujourd’hui près de 5 000 salariés sur deux usines en Allemagne, quatre sites de production en Pologne, deux sites en Chine (un troisième à venir), un en Lituanie et donc un à Aurillac.

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