3 leviers d'amélioration de la matière grasse du lait
Le point sur les leviers à actionner à l'échelle d'une exploitation pour augmenter le taux de matière grasse du lait. L'avis d'un expert, Patrice Mounier, directeur de Haute-Loire Conseil élevage.
Le point sur les leviers à actionner à l'échelle d'une exploitation pour augmenter le taux de matière grasse du lait. L'avis d'un expert, Patrice Mounier, directeur de Haute-Loire Conseil élevage.

Selon Patrice Mounier, directeur de Haute-Loire Conseil élevage, le tout premier élément qui impacte avec certitude le taux de matière grasse (MG) du lait, c'est la race du troupeau bovin. "Certaines races, à l'image des Abondances, donnent un lait moins riche en MG mais aussi plus riche en matière protéique dans le cas de cette race" indique-t-il.
La génétique est le second levier incontournable. Les index des taureaux permettent aux éleveurs de faire des choix éclairés en termes de sélection. Pour favoriser la matière grasse, il suffit d'orienter ses choix vers des taureaux améliorateurs de TB (Taux Butyrique). "Il faut savoir que les génisses produisent un lait moins riche en TB et en TP (Taux protéique). En fin de lactation, les vaches produisent un lait plus concentré en matière grasse. Les périodes de vêlage d’automne hiver favorisent aussi des taux plus élevés que les vêlages de printemps".
Favoriser la fermentation butyrique
Le troisième levier sur lequel les éleveurs peuvent intervenir pour accroître la MG de leur lait est l'alimentation du cheptel. Patrice Mounier conseille de favoriser la fermentation butyrique :
"Plus une ration est fibreuse, mieux la fibre est digérée et plus la vache fabrique de la matière grasse. Pour favoriser la rumination, les éleveurs peuvent opter pour des fourrages grossiers bien ingérés (+ de 13 kg de matière sèche fourrages) avec de bonnes valeurs alimentaires et digestibles".
Certains aliments permettent d'augmenter significativement le TB et peuvent être ajoutés à la ration des vaches laitières ; c'est notamment le cas des pommes de terre, des betteraves et du maïs grain. Un ensilage de maïs, élaboré au bon stade (autour de 30-32% de Matière Sèche) et bien haché (avec du grain bien éclaté) va permettre une bonne ingestion et donc favoriser la MG dans le lait. L'expert met en garde les éleveurs sur certains points : "Surveillez le taux de cellulose haute de la ration, il doit être compris entre 20 et 22%, ainsi que le NDF (partie de fibre digestible). Le pâturage sur une herbe jeune entraîne un effet dépréciatif sur la MG. Enfin, il faut savoir que le tourteau de colza a tendance à faire baisser le taux butyreux". Pour éviter les chutes de taux (TB et TP) dans les périodes de transition alimentaire (changement de fourrages, passage au pâturage), il est possible d'utiliser du bicarbonate de soude, à l'effet tampon sur le rumen.