115 000 visiteurs : le Sommet, l’Éverest de l’élevage
En accueillant 115 000 visiteurs, deux ministres, une myriade d’élus et responsables professionnels, l’évènement s’impose comme le plus grand sur la scène européenne.
associations spécialisées de ruminants françaises.
Il ne fallait pas être devin pour mesurer que le cru 2023 du Sommet serait un succès. Malgré la défection de certains éleveurs qui, en raison du risque sanitaire lié à la FCO (fièvre catarrhale ovine) et la MHE (maladie hémorragique épizootique), ont finalement renoncé à amener des animaux, dès mercredi soir, à la mi-temps de l’évènement, il y avait comme un air de record. Record d’abord de fréquentation : des travées et des allées bondées dans les halls, sous les chapiteaux mais aussi à l’extérieur, au Zénith, dans les salles de conférences… de quoi donner le sourire aux 1 500 exposants qui ont concrétisé de nombreuses affaires. Petite victoire parmi tant d’autres : le public professionnel commence à pleinement investir le mardi, la première journée du Sommet, ils étaient 2 500 de plus par rapport à l’an dernier.
Record aussi d’accueil de visiteurs internationaux, d’élus et de responsables professionnels venus de toute la France. Pour Fabrice Berthon, commissaire général du salon, “cette nouvelle édition est un cru exceptionnel, tant par les chiffres que par la convivialité qui s’est encore développée d’un cran : la soirée du jeudi des Jeunes agriculteurs a rencontré un vif succès, tout comme la soirée du mardi parrainée par la Région Auvergne-Rhône-Alpes et la soirée “raclette” imaginée par le Criel Alpes Massif central, le mercredi soir”.
Qu’a annoncé Bruno Le Maire au Sommet ?
De la convivialité et du sérieux, marqué par les visites de deux ministres, celle classique du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, et plus inattendue, celle du ministre de l’Économie et des finances, Bruno Le Maire.
Vendredi, celui qui avait déjà participé au salon en qualité de ministre de l’Agriculture, s’est lancé dans une opération reconquête du monde de l’élevage, après avoir tenu des propos disons hasardeux à leur égard au printemps dernier : “J’aime l’élevage français et les éleveurs. Ils peuvent compter sur mon soutien sans faille.” Paraphrasant à plusieurs reprises le Général de Gaulle, et sa célèbre réplique autour d’une “certaine idée de la France”, Bruno Le Maire a précisé que “cette idée ne pouvait se concevoir sans élevage, atout économique majeur de la Nation, patrimoine de notre culture”. Voilà pour les intentions, pour ce qui est de leur concrétisation, le ministre a tracé quelques pistes et annoncé une mesure fiscale réclamée par la profession (voir par ailleurs). Elle consiste à autoriser la déduction fiscale d’une provision correspondant à la prise de valeur de chaque vache à la clôture de l’exercice, dès lors que cette prise de valeur est supérieure à 10 %. Cette provision sera déductible dans la limite de 150 € par vache et de 15 000 € par exploitation. Cette provision s’appliquera dès la clôture 2023 et sur les années 2023 et 2024. Les sommes déduites devront être réintégrées au résultat d’exploitation au titre d’un ou plusieurs des six exercices comptables suivants.
Pourquoi cette mesure fiscale ?
En raison des hausses de marché et de l’inflation, la valeur des vaches allaitantes et laitières a augmenté ces derniers mois mécaniquement de + 500 € en moyenne par bête. La valeur plus forte des bêtes va générer une hausse d’impôt et de cotisations sociales sans que l’éleveur ait vu son revenu augmenter. La tension sur la trésorerie aurait donc pu être très importante. Le ministre a par ailleurs confirmé d’autres mesures financières dans le cadre du plan élevage : 400 millions d’euros de garanties de trésorerie pour accéder à des prêts plus facilement auprès des banques, une enveloppe de 3 millions d’euros dédiée à la communication sur l’élevage…
Reprendre le fil de la contractualisation
Sur le volet des prix, Bruno Le Maire a indiqué : “Je suis prêt à accélérer cette contractualisation et à veiller à ce que le rapport de force entre l’industrie agroalimentaire, les distributeurs et les agriculteurs soient le plus équitable possible.” Il ne l’a pas dit aussi explicitement, mais cela revient à appliquer l’ensemble des dispositions des loi Ega.