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105 000 visiteurs : mission accomplie

Encore un cru exceptionnel pour le Sommet de l'Élevage qui a fermé ses portes vendredi à Cournon. Le cap des 105 000 visiteurs a été atteint, preuve que l'élevage mondial a trouvé sa boussole au coeur de la plus grande prairie d'Europe.

105000 visiteurs ont arpenté les allées du Sommet.
105000 visiteurs ont arpenté les allées du Sommet.
© HC

Le monde agricole local, régional, national et international a été au rendez-vous de la 31e édition du Sommet de l'Élevage. Il y a eu du monde, beaucoup de monde. Si la journée de mardi a connu un démarrage timide avec 18 000 entrées ; les organisateurs espérant, du reste, qu'un maximum de visiteurs s'approprie cette journée l'an prochain, histoire de fluidifier la circulation... ; mercredi et jeudi ont été deux journées phares avec plus de 35 000 visiteurs au compteur. Au final, le salon aura drainé 105 000 visiteurs, un record ! Parmi eux, quelques 5 000 visiteurs étrangers, là aussi, du jamais vu.

Politiques : un passage désormais obligé
Le ministre de l'Agriculture a ouvert le bal, mardi matin, des visites officielles du Sommet. Au sujet de la sécheresse, il a confirmé la tenue d'un comité national de gestion des risques en agriculture (CNGRA) le 18 octobre, promis une avance début novembre pour les neuf départements¹ de la « première fournée », ainsi qu'un solde fin décembre. Enfin, comme l'attendait la profession, il a confirmé la tenue d'un CNGRA en novembre qui définira les taux de pertes des neuf départements et des autres à partir des enquêtes terrain. Les parlementaires, qu'ils soient députés ou sénateurs français ou européens ont aussi été nombreux. Les locaux évidemment, comme, le député de la région thiernoise André Chassaigne qui en compagnie du chef de file des communistes, Fabien Roussel, présent jeudi, a annoncé vouloir déposer un troisième projet de loi sur les retraites agricoles, pour combler « les trous dans la raquette » d'une revalorisation des pensions jugée trop restreinte (intégration des retraites des élus dans le calcul, écrêtement en fonction du nombre d'enfants, prise en compte des aides familiaux...). « Nous allons recenser tous les dysfonctionnements et proposer des ajustements », a indiqué André Chassaigne. Le président du Sénat, en personne, a également fait le déplacement. Une première. Devant les responsables professionnels du grand Massif central qui réunissaient leur collectif d'élus, vendredi matin, Gérard Larcher s'est voulu déterminé en particulier sur l'application de la loi Egalim 2 : « La loi est là, il s'agit de la faire appliquer en sanctuarisant les coûts de production. Nous connaissons toutefois les biais de la loi. Il faut être attentif à ce qui se passe du côté des GMS ». Convaincu « que l'agriculture et l'agroalimentaire sont essentiels à l'harmonie des territoires, socles de leur équilibre », le président du Sénat a rappelé son attachement aux clauses miroirs, et son opposition à la directive européenne IED². Enfin, au chapitre politique, le président de Région a été évidemment très présent, lors de la soirée d'ouverture du mardi soir, réunissant pas moins de 1 500 convives, mais aussi mercredi et jeudi, où il a pris le temps d'échanger avec éleveurs, responsables et visiteurs.

Des échanges commerciaux fructueux
L'impressionnant plateau d'exposition de matériels en extérieur a drainé curieux et passionnés, mais pas que... « Des contacts ont été pris pour de prochaines commandes », relève Fabrice Berthon, commissaire général du Sommet. Côté international, la Mongolie, pays à l'honneur, a signé un contrat avec les aubracs. Du côté des ovins, Géode a signé des contrats pour l'importation de 1 500 norfolks... Le président du herd book charolais, race en concours national, a confirmé que « la charolaise attire les étrangers ». Plus globalement, ce sont toutes les races herbagères qui grâce au Sommet profitent d'une mise en lumière exceptionnelle.

Durabilité, pastoralisme...C'est ici que tout se joue
Des races dont le modèle durable pourrait être demain le modèle à suivre. Que les professionnels agricoles en soient convaincus est une chose, mais quand ce sont des organisations environnementales comme la fondation pour la nature et l'homme (FNH), qui le reconnaissent, l'impact est décuplé. « C'est un non-sens d'être pour ou contre l'élevage. L'essentiel est de savoir quel élevage on promeut. Oui, la prairie stocke du carbone et est pourvoyeuse de biodiversité. Demain, il s'agira peut-être de produire moins de viande mais de meilleure qualité », a détaillé Amandine Lebreton, directrice du plaidoyer et de la prospective à la FNH, mardi après-midi lors du colloque sur l'élevage durable. Prolongement naturel de cette durabilité, le pastoralisme a aussi été mis à l'honneur. À quatre ans de l'année internationale du pastoralisme décrétée par la FAO, les organisateurs du Sommet ont semé des idées, pour que germent depuis Clermont, des événements fondateurs autour du sujet. Première étape : l'intégration de la thématique du pastoralisme dans la candidature à la capitale européenne de la culture de Clermont-Massif central 2028.

Convivialité : Le Sommet, « the place to be »
Les gens avaient envie de se retrouver au Sommet, et cela s'est vu en journée et en soirée. Au-delà des problématiques que traversent les éleveurs, ce moment est sacré pour échanger, prendre des nouvelles, partager une bonne pièce de boeuf et trinquer ! De l'ouest, du sud, de l'est ou du nord, éleveurs et exposants sont unanimes : le Sommet c'est avant tout la convivialité. Une convivialité poussée à son paroxysme avec la soirée organisée par les Jeunes agriculteurs d'Auvergne-Rhône-Alpes. 5 000 personnes qui se sont ambiancées sur le dancefloor du Zénith d'Auvergne, au son du DJ Julien Accassat, agriculteur en Haute-Loire. Là-aussi, un record !

 

1. L'Ardèche, le Cantal, le Rhône, l'Aveyron, la Lozère, le Lot, la Haute-Loire, la Loire, et la partie est et sud-ouest du Puy-de-Dôme. La Corrèze et la Creuse espèrent rejoindre rapidement cette liste.
2. La Commission européenne planche actuellement sur l'élargissement du champ d'application de la Directive IED (directive relative aux émissions industrielles) - qui encadre aujourd'hui les pratiques des grosses installations industrielles les plus polluantes -, à tous les élevages de plus de 150 UGB y compris les élevages bovins.

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