Volet agricole du Plan de relance : à mi-parcours « le défi est relevé »
Il y a un an, le 3 septembre 2020, le Premier ministre Jean Castex présentait le plan France relance. Où en est ce plan dans les secteurs de l’agriculture et de l’alimentation ? Après un an de relance agricole, le ministre de l’Agriculture a présenté a fait le point. 600 millions d’euros sont engagés, soit la moitié de l’enveloppe globale de 1,2 milliard d’euros prévus sur 2 ans pour le Plan de relance.
Il y a un an, le 3 septembre 2020, le Premier ministre Jean Castex présentait le plan France relance. Où en est ce plan dans les secteurs de l’agriculture et de l’alimentation ? Après un an de relance agricole, le ministre de l’Agriculture a présenté a fait le point. 600 millions d’euros sont engagés, soit la moitié de l’enveloppe globale de 1,2 milliard d’euros prévus sur 2 ans pour le Plan de relance.
« Un an de relance agricole ». A mi-parcours du Plan de relance, le ministre de l’Agriculture a tenu ce 9 septembre une conférence de presse pour faire un point d’étape. « Deux années de déploiement » est un temps court où il faut accélérer le « temps du vivant » a-t-il expliqué en préambule, en assurant que les dispositifs d’appui seront développés le plus rapidement possible.
« Nous avons réussi à relever ce défi » a assuré Julien Denormandie, et la moitié du plan, soit 600 millions d’euros sur 1,2 milliard d’euros, est d’ores et déjà engagé. C’est un « engagement ferme de l’Etat » a-t-il précisé pour des « projets identifiés, déposés, analysés ».
Au total, plus de 25 000 projets sont validés dans le volet agricole du Plan de relance présenté en septembre 2020. Chaque projet est porté par de nombreux acteurs et au total, ce sont plus de 70 agriculteurs qui sont concernés. « Un nombre de bénéficiaires très significatif » commente le ministre.
Julien de Normandie a présenté la situation actuelle sur les trois grands axes du Plan de relance et expliqué ses grandes orientations.
Reconquête de la souveraineté alimentaire
C’est l’axe majeur du plan avec une mesure phare : le Plan protéine. 120 millions d’euros (M€) vont être consacrés à la relocalisation des cultures protéiques. « C’est une des priorités les plus impérieuses » souligne le ministre. Deux ouvertures de guichet ont déjà été mises en œuvre. 70 M€ ont été déployés sur le territoire et 44 projets de structuration de filière (50 M€ ) et d’agroéquipement, représentant 23 000 agriculteurs, sont engagés à ce jour. 2500 dossiers ont été déposés pour les 2 premiers appels à projets auxquels il faut ajouter 1200 dossiers pour le volet semences. Une troisième ouverture de guichet est prévue à l’automne.
« Je suis très favorable à soutenir les abattoirs mobiles. »
Autre sujet : celui de l’élevage et des abattoirs territoriaux. Cette enveloppe de l’Etat représente 115 M€ pour 130 abattoirs accompagnés. En Bretagne, 15 des 48 abattoirs vont bénéficier de ces investissements. Un abattoir mobile fait aussi partie des bénéficiaires. « Je suis très favorable à soutenir les abattoirs mobiles » affirme le ministre, soulignant cependant que ce secteur nouveau a fait pour le moment l’objet de « peu de sollicitations au titre du Plan de relance ».
Accélération de la transition écologique au profit d’une alimentation durable et locale
De nombreuses mesures s’inscrivent dans ce cadre.
. La prime à la conversion en agroéquipements, dont le « très très large succès » montre « l’implication forte de nos agriculteurs en faveur du Plan de relance » note Julien Denormandie. 16 000 projets qui représentent plusieurs dizaines de milliers d’exploitants vont en bénéficier.
. Le renforcement du Fonds avenir bio prévu dans le Plan de relance va aussi permettre de soutenir des dizaines de milliers de projets en agriculture biologique.
La mention obligatoire de l'origine des viandes va faire « bouger les lignes ».
. L’amélioration de la qualité alimentaire dans les cantines. Avec 50 M€ apportés pour moderniser les cantines dans 420 communes de petite taille, l’Etat veut favoriser la dynamique avec les élus locaux pour développer les produits frais et locaux. 100 000 élèves vont en bénéficier. Si le pourcentage de viande française a doublé en quelques années, « plus de la moitié de la viande dans les cantines est importée » regrette le ministre « et c’est encore plus fort en volaille ». La chasse au blanc de poulet ukrainien ou brésilien est ouverte. Le décret sur l’origine des viandes va être inscrit dans la Loi Egalim 2 et entrera en application dans l’ensemble des cantines et des restaurants début 2022. Cette indication obligatoire de la provenance des viandes va faire « bouger les lignes » assure le ministre. Pour lui c’est « le sens de l’histoire que d’avancer dans cette direction ».
. Le déploiement de projets alimentaires territoriaux. 80 M€ sont prévus sur 2 ans pour accompagner 293 projets logistiques qui vont permettre d’introduire plus de produits frais et locaux. Des légumeries vont par exemple être financées pour la préparation des légumes à destination des cantines. Ce sont « autant de circuits de distribution sur lesquels on investit au profit des territoires » commente le ministre.
Accompagnement de l’agriculture et des forêts françaises face au changement climatique
Le gel de 2021 a montré à quel point l’impact du changement climatique pouvait être massif et plusieurs mesures du gouvernement sont mises en place pour y faire face :
. le Varenne de l’eau et du changement climatique, initié en mai 2021,
. la refonte de l’assurance récolte,
. un Plan d’adaptation au changement climatique,
. une gestion hydraulique agricole.
15 M€ sont destinés à l’acquisition de matériels de protection des cultures et la recherche de solutions innovantes. Dans ce domaine, le ministre compte notamment sur la French Agri Tech.
Le Plan de relance prévoit aussi une enveloppe de 200 M€ pour aider la filière forêt à s’adapter aux changements climatiques, avec notamment un grand plan de reboisement des forêts françaises doté de 150 M€.
Fier de la marque France en agriculture
Concluant la conférence de presse, le ministre a rappelé que « ce qui fait la force de notre agriculture, c’est la qualité ». Et d’inviter ceux qui dénoncent nos élevages « dits industriels » à aller visiter les élevages chinois ou américains. « Le vrai combat est à l’international » a-t-il lancé. « La marque France, d’un point de vue agricole, est une des meilleures marques. C’est cela dont il faut être fier. » Sans révéler de montants, Julien Denormandie a assuré que l’agriculture serait également un « axe fort de France 2030 », le plan d’investissement national annoncé cet été par le président Macron.