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Les points clés pour booster ses ventes d'œufs avec un distributeur automatique, selon 4 producteurs

L’installation d'un distributeur est à étudier au cas par cas, afin de dégager un volume d’activité rentable. Le choix de l’emplacement (coûts d’installation et de fonctionnement, fréquentation), la qualité du service et la variété de produits sont trois des points clé de la rentabilité. Quatre producteurs d'œufs totalement ou partiellement en circuit court en témoignent.

Gérard et Philippe Plançon
Gérard et Philippe Plançon
© Ferme du Pontot

Chez Christelle Koenig, « Le bon œuf », Territoire de Belfort

« Grâce aux casiers, nous sommes passés à la vente directe »

Aujourd’hui, nous détenons 13 chalets identiques, ayant 80 ou 120 casiers climatisés Filbing, pour vendre une partie des œufs de nos 25 000 poules plein air.

 

En Territoire de Belfort, la famille Koenig a installé treize chalets de vente d'œufs depuis 2016

 

Nous avons commencé à l’automne 2016 avec trois chalets, car nous voulions arrêter de travailler en circuit long. Et je ne voulais surtout pas faire de vente sur les marchés. Avant de vendre le premier œuf, il nous a fallu investir 200 000 euros dans le centre d’emballage et les chalets.

La vente a rapidement fonctionné, grâce à des emplacements communaux bien situés dans des villages et en zone fréquentée. Il faut compter un an pour trouver le bon emplacement (en ville, accès sécurisé, facilité de parking, fréquentation…). Ce bon démarrage a été facilité par beaucoup de marketing (création d’une marque, boîtes d’œufs avec logo, flyers, site, compte Facebook). Moins de deux ans après le premier investissement, le succès nous a incités à bâtir un second poulailler pour une meilleure régularité d’approvisionnement.

Nous avons ensuite augmenté 3 chalets par 3 chalets. Les suivants sont en réflexion sur le centre-ville de Belfort, mais pas au-delà pour des raisons logistiques. Car pour proposer des œufs ultra-frais (vendus au maximum 3 jours après la ponte) il faut remplir les casiers tous les jours. On fait six heures de tournée (400 à 600 boîtes, exclusivement par douze).

Les distributeurs représentent 40 % de nos volumes, le reste allant chez des restaurants, bouchers, boulangers et un éleveur revendeur. Ces débouchés sont nécessaires pour ajuster l’offre à la demande et selon la qualité des œufs. J’évalue le temps de retour sur investissement d’un chalet à 3 ans et demi. »

 

Clémence Gadeau, Cocotte & Co, Osmanville dans le Calvados

« L’emplacement du distributeur est fondamental »

Nous avons un cheptel de 1500 poules pondeuses. Voici trois ans, nous avons installé un distributeur d’œufs dans un local que la mairie de Saint Loup-Hors (14) prêtée à plusieurs agriculteurs et artisans (produits laitiers, farine, légumes, huîtres, café…).

Le distributeur d'œufs de Clémence Gadeau dans le Calvados. Plus de vingt fournisseurs proposent des appareils de tout type, à la vente et même en location.
 
Pour Clémence Gadeau, la mise en place d'un distributeur doit s'accompagner au préalable d'une étude de marché.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre idée était de compléter notre vente sur les marchés, en nous faisant gagner du temps et en offrant un accès presque permanent à la vente. Saint Loup est à 35 km de chez nous (25 mn de trajet). Cela n’est pas gênant car nous remplissons le distributeur climatisé (ABC Drive) deux fois par semaine et il contient pas mal de boîtes de 6 œufs dans ses 28 lignes distributrices.

En revanche, la mauvaise visibilité du lieu de vente est pénalisante. Vu l’investissement (15 000 euros) et les charges (énergie, internet), vendre une cinquantaine de boîtes écoulées à la semaine n’est pas rentable. Il faudrait dépasser les 200.

L’emplacement est fondamental. Il faut se situer sur un lieu très fréquenté, avec un parking obligatoire. Nous réfléchissons à rapatrier le système à la ferme, qui est située en zone touristique, non loin de la mer. Nous allons aussi vendre des pâtes fraîches maison. »

Gérard et Philippe Plançon, La Ferme du Pontot, Gevrey- Chambertin en Côte d’or

« Les réseaux sociaux ont boosté notre distribution automatique »

Mon frère Gérard et moi détenons 16 500 poules plein air à Gevrey Chambertin (21), avec une vente à des restaurateurs, magasins, ainsi qu’à la ferme et dans des distributeurs automatiques.

 

Gérard et Philippe Plançon ont installé cinq distributeurs achetés d'occasion. Le plus rentable est installé à la ferme avec un distributeur de légumes.

 

J’ai eu l’idée du 1er distributeur en 2013, à partir d’une machine à plateaux pour sandwichs achetée sur Le Bon Coin. Je voulais que les clients aient accès aux œufs lorsque le magasin de la ferme était fermé.

Cela a tout de suite bien marché, grâce à la page Facebook [https://www.facebook.com/gaecdupontot] que j’ai créée en même temps. Les médias ont pris le relais et nous suivent depuis. Cette notoriété a aussi facilité les autres ventes, en restauration notamment.

Nous avons cinq appareils réfrigérés à 17-18 °C, ayant 60 douzaines de capacité, tous achetés d’occasion (entre 2500 à 3000 €). Celui qui tourne le mieux est installé au bout de notre parc à poules. Nous vendons un peu moins de 20 % des œufs Bleu-Blanc-Cœur comme cela.

Mes conseils ? un emplacement facile d’accès et attractif, ne pas trop investir (occasion à partir de 10 000-13 000 euros) et apporter du service : laisser son n° de téléphone pour renseigner les clients, recharger régulièrement. Depuis 3-4 ans, un maraîcher s’est joint à nous au distributeur de la ferme et cela a eu un effet positif. C’est bien de mutualiser pour diversifier l’offre. »

Pierre Maury, Lammer’poule, Lammerville en Seine-maritime

« C’est chronophage et gare aux pertes »

 

« En plus de mon métier de commercial, je suis aviculteur par passion avec un cheptel de moins de 200 poules et une centaine de poulets produits par mois. Comme je voulais faire de la vente directe et que je n’avais ni l’envie, ni le temps de faire les marchés déjà pris par d’autres, j’ai acheté 2 distributeurs d’occasion.  Ils devaient compléter les ventes du magasin à la ferme, avec un installé à la ferme et le second à 15 km, dans un village de moins de 600 habitants, sans commerce.

Au bout d’un an, mon bilan est mitigé. L’activité est finalement très chronophage. Je compte facilement 5-6 heures par semaine, avec le temps de préparation des poulets (mis sous vide), le rechargement, l’entretien et le SAV auprès des clients.

Par ailleurs, il y a des risques de pertes avec les poulets invendus, ce qui oblige à avoir un plan B. Evidemment, le choix de l’emplacement est primordial, ainsi que la communication importante pour se faire connaitre. C’est la base du commerce.

En conclusion, je reste interrogatif sur la rentabilité rapide dans le cas d’un investissement à neuf, comme l’annoncent les fournisseurs d’appareils. Louer un distributeur coûte plusieurs centaines d’euros par mois. S’ajoutent des frais annexes, comme la mise sous vide dans mon cas. Je m’en sors parce que j’ai relativement peu investi. Le distributeur automatique ne remplacera pas les marchés. »

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