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Des œufs alternatifs en volières pour CDPO

Jeudi 23 janvier, le cinquième site, à peine achevé, de productions d’œufs de l’EARL La Ville Bellanger, à Hénansal, dans les Côtes-d’Armor, était ouvert à la visite par la profession. Un site totalement revu par CDPO pour produire uniquement des œufs alternatifs en volières.

Avec la réfection complète du site du Bois Rouault, à Ruca (Côtes-d’Armor), l’ex-EARL La Ville Bellanger, que dirigeait auparavant Evelyne et Didier Carfantan, est totalement dédiée à l’élevage de pondeuses en volières.

Fini donc les œufs en cages (code 3), bienvenue aux œufs alternatifs (code 2). Le virage s’est opéré il y a bientôt un an avec le rachat, par la société CDPO, des cinq sites armoricains de la famille Carfantan. Le 23 janvier dernier, pour parachever la transition entre les anciens et les nouveaux producteurs, une porte ouverte était organisée sur ce site du Bois Rouault, à quelques jours de l’arrivée des premières poulettes.

56 000 pondeuses dans deux bâtiments

Ce site se compose de deux bâtiments : un neuf et un réhabilité. « Nous avons dû détruire le premier bâtiment qui ne répondait plus aux normes et était totalement amianté », a indiqué Jean-Marc Philippe, patron du groupe repreneur CDPO (pour : « Conditionnement, distribution et production d’œufs »), spécialiste de la vente d’œufs en grandes et moyennes surfaces. Le nouveau bâtiment de 76 m de long par 20 m de largeur abrite désormais 4 rangées de volières, avec des couloirs de 73 m de long, et peut, au total, accueillir 28 000 pondeuses. L’ossature du second bâtiment (82 m de long sur près de 23 m de largeur) a été conservée et accueille également 4 rangées de volières pour autant de pondeuses (longueur des couloirs : environ 74 m).

Dans ces deux bâtiments, les rangées de volières sont espacées de couloirs qui permettent aux poules de s’y déplacer en toute liberté. Ce qui a fortement intéressé les visiteurs, c’est la structure même de ces volières Natura Step XL de la marque Big Dutchman. Elles sont de forme pyramidale ce qui sécurise le personnel qui peut avoir besoin de grimper sur la structure. En y montant, on est naturellement penché vers la structure, et non en arrière. Le concepteur « a pensé aux ramasseurs », comme l’a précisé Nicolas Quéro, responsable commercial chez Agromat Services (Saint-Carreux dans les Côtes-d’Armor), lors de la visite. Du sol, les poules montent aisément aux nids, via une première barre, relevable au besoin lors des nettoyages, puis à une plateforme les menant directement aux nids.

« On a pensé aux salariés »

Ici, l’option prise a été de remplacer la grille traditionnelle d’accès aux nids par des plaques de tôles. Contrairement aux grilles, ces plaques entrent pleinement dans les surfaces à respecter pour ce type d’élevage, soit 9 pondeuses par m2. Le bémol, soulevé par quelques éleveurs présents, c'est son nettoyage. En effet, si l’on veut éviter que les poules salissent leurs nids et par là même les œufs, il est préférable de nettoyer les plaques régulièrement à l’aide d’une raclette.

Une fois pondus, les œufs roulent jusqu'à la bande de ramassage. Une bande qui a été doublée ce qui permet « de conserver jusqu’à deux jours de ponte », a glissé Nicolas Quéro. Un aspect non négligeable pour organiser le repos hebdomadaire des 17 salariés de la Ville Bellanger.

Un coût global de 40 € par pondeuse

Au total, l’ensemble des travaux de ce site du Bois Rouault (destruction et désamiantage d’un bâtiment, construction d’un bâtiment neuf et installation des volières) revient à « 40 € la poule pondeuse », a signalé CDPO, soit moins que la construction totale d’un site neuf (plutôt entre 50 et 55 €/poule). À noter que l’atelier de mise en palette des œufs, déjà fonctionnel, n’a pas subi de transformation.

Une expansion vers l’Ouest

Avec la mise en route de ce 5e site de la Ville Bellanger, la société CDPO, dont le siège se situe dans la Marne (51), met un pied dans l’Ouest français. La Ville Bellanger, et ses 5 ateliers autour de Hénansal (22), c’est désormais une production à 100 % d’œufs dits alternatifs code 2 avec 560 000 pondeuses en volières. « Nous sommes principalement installés dans le Grand Est et dans le Sud de la France. C’est notre premier achat en Bretagne pour que Évelyne et Didier Carfantan puissent faire valoir leurs droits à la retraite », a expliqué Jean-Marc Philippe, fondateur de CDPO. Et d’ajouter : « Pour les œufs, cela ne change, rien : ils venaient chez nous, ils continueront d’y venir ». Quant à la question d’une éventuelle poursuite des investissements de CDPO dans l’Ouest, Jean-Marc Philippe est plus évasif : « C’est un projet auquel nous n’avons pas encore pensé », répond celui dont les enfants Marc-Henri et Anne-Sophie sont devenus actionnaires majoritaires. CDPO commercialise 1,2 milliard d’œufs sur toute la France, dispose de trois sites de conditionnement (22, 34 et 51) et emploie au total 250 personnes.

100 % en oeufs alternatifs

C'est Jean-Marc Philippe, fondateur de CDPO, qui l'affirme : « Dans le groupe CDPO, nous visons 100 % de production en œuf alternatif. L’œuf en cage, ce n’est plus que 6 % de notre commercialisation et 0 % de notre production, avec des contrats annuels et dont la production est en baisse régulière. »

Une longue histoire d’innovations

L’innovation, c’est bien ce qui caractérise l’évolution de la production d’œufs dans la famille Carfantan. Une histoire familiale que Didier Carfantan a relatée brièvement lors de la porte ouverte du 23 janvier dernier. Si le premier poulailler des parents de Didier est construit en 1959 pour 2 000 pondeuses, « avec le bois de la ferme », le premier équipement de cages en France est installé chez les Carfantan en 1966 dans deux bâtiments de 10 000 poules chacun. À la retraite des parents, Didier et son épouse Évelyne s’installent en 1980 et l’élevage passe, en 20 ans, de 80 000 à 210 000 pondeuses. En 2000, le couple achète un deuxième site dans leur commune, Hénansal, et met en place les premières grandes cages aménageables en France (20 poules par cages). 2009 : le 3e site est acquis, toujours à Hénansal. Un site remis à neuf avec la mise en place des premières volières en France ! Trois ans plus tard, c’est le 4e site, celui de Ruca avec 57 000 poules en cages. C’est aussi le rachat d’un 5e site et la transformation de toutes les cages restantes en volières qui s’étalera jusqu’en 2024 pour les Carfantan. L’acquisition de l’ensemble des sites de La Ville Bellanger par CDPO, décidée en juillet 2023, a été entérinée en avril 2024.

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