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Mécaniser l’entretien des litières

Le temps consacré à l’entretien des litières s’accroît considérablement avec la prise en compte de l’état des pattes des volailles de chair. Ceci incite les équipementiers à proposer de nouvelles solutions.

Olivier Rousseau en démonstration avec le sacrificateur sans les roues pivotantes. En conditions de travail réelles, les lignes sont relevées et l’opérateur porte un masque antipoussière. © P. Le Douarin
Olivier Rousseau en démonstration avec le sacrificateur sans les roues pivotantes. En conditions de travail réelles, les lignes sont relevées et l’opérateur porte un masque antipoussière.
© P. Le Douarin

Le résultat économique des éleveurs de volailles de chair lourdes et à croissance rapide passe de plus en plus par un confort accru des animaux. Celui-ci est évalué par l’état des pattes qui est objectivé par la mesure du taux moyen de pododermatites du lot. Ces lésions qui affectent les coussinets plantaires sont provoquées et aggravées par des litières trop humides, surchargées de déjections, mal aérées, ou bien trop croûtées et inconfortables. En poulet lourd, la montée du niveau de confort souhaité est même stimulée par un prix de reprise à géométrie variable. La grille de paiement d’une organisation de production bretonne octroie une prime de 15 euros par tonne de vif en femelle et de 25 euros par tonne en mâle avec un taux de pododermatites du lot en dessous de 15 % l’été et de 30 % l’hiver. Elle pénalise de 20 euros par tonne au-delà de 56 % l’été et 70 % l’hiver. Ce qui équivaut à plus ou moins un euro de rémunération brute par mètre carré. Rapporté à l’année sur la base d’une marge poussin-aliment (MPA) moyenne de 11 euros par lot, l’écart entre un élevage toujours primé et un toujours pénalisé revient à un lot moyen.

Cette nouvelle donne économique fait évoluer les pratiques. Pour s’adapter, les éleveurs augmentent notablement leurs charges de gaz, de litière, de ventilation et investissent dans des équipements. Dans un passé récent, en poulet, la litière était mise en place pour durer tout le lot, sans rechargement ni entretien. Il n’y avait guère que les éleveurs de dinde à repailler. Désormais, il faut donner du confort quel que soit l’âge, quitte à intervenir de nombreuses fois. C’est ce qu’a détaillé Jean-Michel Choquet, un éleveur morbihannais invité à témoigner durant le dernier Space à une conférence de l’Itavi. En dinde, il réalise « jusqu’à trois rechargements de litière par semaine et 20 à 30 rechargements par lot. Je suis très bien équipé pour réaliser cette tâche. » En poulet lourd, avec un sol bétonné il recharge en moyenne trois fois par lot. « Il faut absolument repailler en poulet. L’équipement est donc très important. » Il le fait manuellement avec de la paille broyée propulsée par un tuyau. D’ici peu, cette tâche sera dévolue à un robot développé par la société Inateco. Deux éleveurs de canards prêts à gaver du Sud-Ouest l’ont testé et nous font part de leur retour d’expérience.
D’autres solutions techniques complémentaires et novatrices sont explorées. Deux robots autonomes - Spoutnic Nav et Octopus – grattent la surface afin de l’assécher et l’aérer. Un retour d’expérience à venir pourrait démontrer leur intérêt technique. C’est également le cas de l’automoteur électrique Aérolit qui gratte la litière différemment, à la manière d’une faneuse. D’autres solutions mécaniques existent depuis longtemps, fonctionnant sur le principe d’un brassage en profondeur. À l’exception d’un produit français bientôt commercialisé, ces machines sont fabriquées à l’étranger avec un niveau de sophistication variable.
Reste à voir si les utilisateurs auront envie de continuer à faire eux-mêmes l’entretien de la litière ou s’ils préféreront qu’un système autonome réalise cette tâche pour le moins ingrate.

« Donner du confort à tous les âges de l’animal »

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