Les filières des canards dans la tourmente
L’annonce par le président Macron de la fermeture des restaurants jusqu’au 20 janvier au moins est un nouveau coup de massue pour les professionnels des canards à rôtir et à gaver.
L’annonce par le président Macron de la fermeture des restaurants jusqu’au 20 janvier au moins est un nouveau coup de massue pour les professionnels des canards à rôtir et à gaver.
Les secteurs du foie gras et de la viande de canard accusent difficilement le coup qu’ils ont reçu avec l’ouverture des lieux de restauration hors domicile au mieux le 20 janvier. Pour le secteur du foie gras, les comptes sont vite faits. « Nous faisons les trois quarts des ventes en novembre-décembre, dont 40 % en restauration, rappelle Michel Fruchet le président de l’interprofession (Cifog). L’heure est très grave pour notre secteur. » Pour limiter la casse, il compte sur la solidarité des enseignes de la grande distribution. « Il faut qu’elles mettent en avant le foie gras dès début décembre pour que les consommateurs pensent à nos produits. Elles doivent aussi commander sans attendre. » Si les stocks d’invendus sont trop élevés, il faudra baisser la voilure. Avant le deuxième confinement, les prévisions pour 2021 étaient déjà d’une baisse de production de 15 % par rapport à 2020 (26 % en deux ans). Le réajustement se ferait à partir du mois d’avril. C’est aussi à ce moment que le secteur aura vraiment besoin des aides de l’État. « Pour l’instant nous ne cochons aucune des cases », souligne Michel Fruchet. La filière gras fonctionne à plein régime, car il faut bien abattre et transformer les animaux.
Canard à rôtir en marasme durable
Le constat est identique pour le secteur du canard à rôtir, en crise depuis 2019, avec des abattages réduits d’un quart depuis deux ans. « La baisse des mises en place a permis de réduire les stocks, mais ils pourraient remonter avec ce prolongement de fermeture », résume Patrick Joffre, président du comité canard (Cicar). La seule bonne nouvelle est l’obtention d’une aide publique de trois millions d’euros pour les volailles secondaires (caille, pigeon, pintade, canard), qui devrait surtout bénéficier au canard maigre. « Même si c’est beaucoup moins que les plus de 10 M€ demandés, c’est une grande victoire pour l’interprofession de la volaille qui s’est beaucoup battue. » Enfin, la crise du foie gras devrait par ricochet bénéficier aux ventes de filet. Maigre consolation.