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Le sélectionneur Sasso investit tous azimuts

Spécialiste de la génétique du poulet coloré traditionnel, Sasso mène plusieurs chantiers de front pour accroître fortement ses ventes d’ici 2022.

poulet lignée T44NI Sasso
Le coq cou nu jaune T44NI, père des poulets cou nu jaune du Sud-Ouest, bénéficie du nouveau programme de sélection.
© Sasso

L’ADN de Sasso est toujours de maintenir la diversité génétique des poulets colorés de type traditionnel, produits pour une aviculture respectueuse de l’Homme et de l’Animal. Néanmoins, le cadre de ses activités a changé. Depuis le début des années 2010, les débouchés de ses poussins destinés à devenir les parents des poulets colorés se sont internationalisés d’une manière importante. Les pays tiers (hors Europe) sont désormais son débouché majoritaire, ce qui a fragilisé l’entreprise avec l’arrêt des ventes consécutives aux épizooties françaises d’influenza. La conséquence majeure a conduit Sasso à se rapprocher du groupe Hendrix Genetics fin 2016. Cette prise de participation majoritaire s’est traduite par de nouvelles ambitions. « Sasso s’est donnée pour objectif d’accroître de 50 % ses volumes de parentales commercialisées d’ici 2022 », a expliqué le directeur adjoint, Laurent Salles, lors du Space.

Renforcer les moyens de sélection et le commercial

Pour y parvenir, l’entreprise joue sur plusieurs tableaux. Pour sécuriser ses ventes, Sasso a obtenu cette année le statut de « compartiment », défini par l’organisation mondiale de la santé animale (OIE). Cela lui permet d’exporter de la génétique, même si l’environnement de ses sites était touché par l’influenza aviaire, moyennant des conditions de biosécurité strictes. Et à condition que le pays importateur le reconnaisse, comme c’est le cas de la Malaisie. En cas d’embargo sévère, Sasso prévoit la création de sites de grands-parentaux avec des partenaires étrangers pour fournir des parentales. Le service commercial international a été renforcé sur les zones Amérique du Sud et Asie car, souligne Laurent Salles, « la Sasso a malgré tout réussi à tirer son épingle du jeu à l’export, notamment sur l’Afrique et l’Asie ». Sur le plan génétique, la R&D a été renforcée avec le lancement d’un nouveau programme de sélection sur les lignées majeures et la mise en œuvre de nouveaux outils de mesure (échographes, consommation individuelle en élevage collectif, identification par puces RFID). Le projet est complété par le recrutement d’une généticienne, l’achèvement de trois bâtiments sur le site de Sabres, dans les Landes, qui augmentent la taille du cheptel pedigree et donc l’intensité de la sélection.

Grands effectifs et cycles accélérés

La méthode de sélection évolue aussi pour répondre aux attentes du marché label rouge, de plus en plus orienté vers la découpe. Celui-ci demande une meilleure performance économique, avec la baisse de l’indice de consommation, un rendement filet supérieur et un déclassement en baisse... Chaque lignée était déjà spécialisée avec son propre programme de sélection. « Pour les lignées majeures destinées au marché label rouge, les deux critères principaux à améliorer sont l’indice de consommation et le rendement filet à poids constant, précise Laurent Salles, sans pour autant délaisser les critères de reproduction des parentales. »  Les baisses d’indice déjà mesurés sur les lignées label à 12 semaines varient de 0,05 à 0,12 point par génération, avec un gain de rendement filet de 0,05 % à 0,2 %, selon la lignée. Des tests sur des coqs cou nu jaune comparés à la concurrence montrent des résultats au moins équivalents en termes d’indice, de conformation et de rendement filet. Concrètement, ces nouvelles lignées de reproducteurs seront fournies aux accouveurs au printemps 2019, et la production en bénéficiera en 2020. Malgré tous les efforts, il reste toujours un temps incompressible pour transmettre le progrès génétique au terrain.

Trois marchés colorés

Les poulets commerciaux Sasso résultent du croisement de quatre types génétiques de poules SA (selon leur couleur et leur poids vif) avec vingt et un coqs de trois catégories :

dix lignées T pour le marché du label rouge, par exemple le cou nu jaune (T44NI) ou le blanc à sous plumage blanc (T55) ;
six lignées X pour le poulet lourd fermier (XL44N cou nu jaune, XL44 jaune) ;
deux lignées C (C44 et C44I) pour des marchés des produits plus lourds.

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