Aller au contenu principal

Interview de Claude Aubert, en charge des dossiers environnementaux à l'Itavi
«L’AIR ENTRE SUR LA SCÈNE ENVIRONNEMENTALE»

Pour Claude Aubert, les exigences réglementaires vont s’amplifier sur les aviculteurs, et ils auront en général les moyens techniques d’y faire face.

Claude Aubert, Itavi ; "On peut choisir l'eau qu'on boit, mais on ne choisit pas l'air que l'on respire."
Claude Aubert, Itavi ; "On peut choisir l'eau qu'on boit, mais on ne choisit pas l'air que l'on respire."
© P. Le Douarin

Quels sont les changements à venir dans la réglementation environnementale des élevages ?

Jusqu’à récemment la pression réglementaire s’exerçait en lien avec une préoccupation concernant la pollution de l’eau, notamment des sols et des cours d’eau, par les nitrates et le phosphore agricoles. Dorénavant va s’ajouter tout ce qui a trait à la pollution de l’air et au réchauffement climatique. Les réglementations sur le gaz ammoniac, les gaz à effet de serre (GES) et les particules en suspension risquent d’être de plus en plus prégnants.


Cette situation réglementaire est-elle propre à la France ?

Non, les réglementations découlent de décisions européennes (règles dites IPPC-IED) et internationales (protocole de Göteborg). Contrairement à ce que prétendent certains, la France ne légifère plus seule dans ce domaine.


Qui est ou sera concerné ?

Jusqu’à présent, seuls les élevages hors-sol, avicoles de plus de 40000 places et les porcins, sont impliqués par la réglementation IPPC-IED. Un abaissement du seuil est envisagé en dinde et canard. Jusqu’à présent épargnés, les éleveurs bovins seront aussi intégrés dans les réglementations liées à l’air (protocole de Göteborg, ICPE). À terme, ils pourraient eux aussi rejoindre le régime IPPC-IED.


Le secteur avicole a-t-il les moyens technologiques pour faire face ?

Oui.Vis-à-vis de la pollution du sol et de l’eau, nous sommes en train de réviser les références Corpen de 2006. Sauf cas particulier (canard notamment), c’est grosso modo le statu-quo sur les rejets en azote et le phosphore est en très nette diminution. Au plan agronomique, un meilleur rapport entre les éléments azotés et phosphorés est un avantage. En ce qui concerne l’air, de gros efforts sont faits pour améliorer la gestion de l’ambiance et sa qualité (épargne d’eau, échangeurs de chaleur, flores bactériennes). Ils permettent d’obtenir des litières plus sèches.D’où une réduction de l’émission d’ammoniac. Il reste encore des progrès à faire,mais chacun peut constater une amélioration du bien-être des animaux (moins de pathologies respiratoires) et des conditions de travail.


En agissant sur un critère environnemental, améliore-t-on d’autres paramètres ?

Pas nécessairement. Réduire l’ammoniac par des litières plus sèches augmente les émissions de particules dites primaires (poussières). Un bon exemple de synergie, c’est la recherche d’économies d’énergie (diminution des GES) avec des échangeurs de chaleur qui améliorent l’état des litières donc réduisent l’ammoniac.


La technologie de la ventilation en tunnel permettra-t-elle de maîtriser l’ammoniac ?

Si on imposait le lavage de l’air sortant, cette ventilation est adaptée. Il serait dommage d’obliger à traiter l’air sortant des poulaillers, car cela signifierait qu’on a échoué en matière de prévention des émissions. Aujourd’hui on sait les minimiser. Il y a vingt ans, 20 ppm d’ammoniac paraissait un taux normal. Aujourd’hui on s’inquiète à 5 ppm. De plus, laver l’air consomme beaucoup d’eau et ne résoud pas la question de la récupération de l’ammoniac dissous dans l’eau.


Quelles sont les exigences qui seront difficiles, voire impossibles à respecter ?

Deux points semblent délicats à régler : la gestion des eaux de lavage des bâtiments bétonnés et surtout celle des plans d’épandage dans les zones d’élevage denses.Appliquer l’équilibre de fertilisation veut dire multiplier les surfaces d’épandage par deux. Même sans lisier de porc, la Bretagne n’est pas assez grande pour absorber tous les effluents des volailles.

Les plus lus

<em class="placeholder">Pauline Van Maele et Aurélien Lerat : « La viabilité de notre projet d&#039;installation à deux reposait sur le maintien de l’élevage sur l’exploitation avec deux ...</em>
« Le poulet a rendu viable notre projet d’installation »

Dans l’Aisne, Pauline et son frère Aurélien Lerat ont repris l’exploitation familiale de grandes cultures en réinvestissant…

<em class="placeholder">GŽraldine Mazerolle et ses poulets Label rouge de 15 jours</em>
« Nous avons renforcé l'exploitation bovine et de poules pondeuses avec deux bâtiments label »

Pour générer un revenu complémentaire et vivre à deux sur l’exploitation dans l'Allier, Géraldine et Julien Mazerolle se sont…

<em class="placeholder">De gauche à droite : Philippe, Maxime et Pierre : « Notre autonomie alimentaire en maïs, soja et blé est autant un atout économique que sécuritaire et qualitatif. »</em>
" Nous cherchons à maximiser la valorisation de notre canard à foie gras "

Orientée à 100 % vers la vente directe, La Ferme de la patte d’oie (Gers) mise sur la pluriactivité et cherche à…

« J’ai développé la vente directe d’œufs bio »

Carmen Merlet a développé la vente directe pour pouvoir s’installer avec sa mère en pondeuses bio. Elle mise désormais sur la…

<em class="placeholder">Un peu plus du quart du chiffre d’affaires est réalisé sur place.</em>
Productrice de foie gras de canard, la Ferme de la patte d’oie a diversifié ses sources de revenu

Productrice de foie gras de canards dans le Gers, la famille Pérès n’a pas manqué d’idées de diversification en se tournant d’…

<em class="placeholder">Le directeur général Damien Calandre en visite chez un futur éleveur. La production est devenue le maillon faible de Duc, d’où le renforcement de ses mesures de soutien.</em>
Duc muscle ses aides aux éleveurs de volailles

Relancée par son nouvel actionnaire Plukon depuis 2018, la société bourguignonne met le paquet pour soutenir la création de…

Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)