Bellavol recherche des éleveurs de canard
Dans la région Pays de la Loire en fort déficit d’éleveurs de canards de Barbarie, l’organisation de production Bellavol fait de gros efforts pour attirer les candidats.
Dans la région Pays de la Loire en fort déficit d’éleveurs de canards de Barbarie, l’organisation de production Bellavol fait de gros efforts pour attirer les candidats.
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Depuis plusieurs années, le déficit en surfaces d’élevages de canards sur caillebotis ne cesse de se creuser, bien que le revenu dégagé soit intéressant. Deux raisons peuvent l’expliquer.
La première est environnementale et elle concerne le lisier. Les éleveurs de canards doivent disposer de terres d’épandage (41 ha épandables à 80 kg P2O5/ha et 32 ha à 140 kg N/ha pour 1 000 m2 en canard mixte), alors que les éleveurs d’autres volailles peuvent composter les effluents et les exporter. Des essais de compostage paille-lisier sont d’ailleurs en cours en Vendée, menés par deux organisations de production. De plus, les nouvelles normes de biosécurité ne vont pas faciliter la gestion du lisier, car elles obligeront souvent à ajouter une seconde fosse de stockage ou à investir dans du matériel d’enfouissement.
La seconde raison est liée à la dynamique de la filière. Le développement du parc s’est déroulé par à-coups, en fonction des besoins des abatteurs qui ont freiné le développement voici plusieurs années. En Pays de la Loire, les trois organisations de production qui se sont positionnées sur la production du canard (Bellavol, Cavac, Val’iance) sont toutes en recherche de surfaces.
Donner un signal fort et incitatif
Pour maintenir son niveau de production à 55 000 têtes par semaine, Stéphane Landreau, le directeur de Bellavol (filiale de LDC Amont), annonce avoir besoin de 6 000 m2 de bâtiments neufs pendant cinq ans. « La décision a récemment été prise d’augmenter les aides économiques aux investisseurs. » Ces changements ont été annoncés le 1er décembre dernier chez Fabrice et Thierry Belouard à Trémentines (49), lors d’une porte ouverte que Bellavol organisait à l’intention de futurs éleveurs. Selon des critères techniques à fixer, cette aide est de 50 euros par mètre carré construit auxquels s’ajoute un complément de prix de 10 euros par tonne pendant dix ans.
Par ailleurs, LDC Amont travaille sur un appel d’offres aux fournisseurs pour proposer un bâtiment canard clés en main mieux équipé et moins cher, tout en répondant aux enjeux sociétaux.
Enfin, une nouvelle charte LDC de progrès devrait être présentée dans le courant de cette année. L’organisation de production Bellavol, qui produit de l’aliment pour volailles, travaille principalement sur quatre départements (Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Deux-Sèvres, Vendée). Elle regroupe 300 éleveurs détenant 480 000 m2 (plus 30 000 places de gavage). Elle met en place en moyenne 485 000 poulets par semaine, 62 000 dindes, 55 000 canards de chair, 15 500 canards mulards et 37 000 pintades (50 000 l’an prochain).
Le Gaec Belouard a préféré reconstruire
Producteur de volailles depuis toujours, le Gaec Belouard a fait le choix du neuf plutôt que de rénover un 600 m2 statique de 1990. « Cela nous aurait coûté au moins 150 000 euros, souligne Fabrice Belouard, le plus impliqué dans le canard. Ce 1 000 m2 neuf nous permettra de dégager la même marge nette que dans le vieux 600 m2, une fois les annuités déduites. » Les éleveurs ont recyclé une partie du matériel (500 m2 de caillebotis, radiants, mangeoires Rapidex) et font l’économie de la fosse à lisier. Ce qui a permis de ne pas dépasser les 360 000 euros d’investissement. Les frères Belouard ont choisi du caillebotis Josse et des racleurs Soullard. Pour l’équipement, deux lignes de Multibeck « qui conviennent très bien aux canards » complètent la ligne récupérée. S’ajoutent quatre lignes de pipettes Plasson, deux lignes de radiants Systel Sol’air, des luminaires Avilight 2 Sodalec. Sous technique Tuffigo Rapidex, la ventilation du bâtiment de 15 m de large (coque Griffon) est transversale et progressive, avec une rampe de brumisation. Une sonde mesure les taux de CO2 à titre indicatif.
Une unité de microméthanisation à venir
Les deux pesons Tuffigo Rapidex sont très appréciés des éleveurs, d’autant que les canards y montent sans difficulté. Pour le premier lot, les deux frères ont obtenu une marge caneton-aliment de 30 euros/m2 avec un indice de consommation inchangée (2,53) mais un meilleur kilotage (62 kg/m2). « Nous ne sommes pas déçus par ces résultats », résume Fabrice Belouard. Bien entendu, le bâtiment est aux normes BEBC, ce qui a permis d’obtenir une aide du PCAEA de 110 000 euros, compte tenu du doublement du plafond éligible en Gaec. Le bâtiment sera dès que possible chauffé à l’eau chaude. « La chaleur de notre prochaine unité de microméthanisation de 30 kW sera valorisée par deux aérothermes », explique Fabrice. Elle fonctionnera au lisier de canards et des vaches laitières. Sa taille a été dimensionnée en fonction du temps disponible et non du gisement.
P.L.D.