Arrêt sur images dénonce la complaisance de certains médias avec L214
Des journalistes de Libération, Paris Match, Brut ou encore Konbini, dont Hugo Clément sont des médias « sympathisants » pour L214, selon une enquête d’Arrêt sur images réalisée à partir de documents internes de l’association antispéciste.
Des journalistes de Libération, Paris Match, Brut ou encore Konbini, dont Hugo Clément sont des médias « sympathisants » pour L214, selon une enquête d’Arrêt sur images réalisée à partir de documents internes de l’association antispéciste.
« De nombreux médias couvrent, à juste titre, les enquêtes de l’association antispéciste L214. Mais certains la relaient un peu trop complaisamment, au point de devenir partie intégrante de ses plans de communication », écrit le journaliste Loris Guémart pour introduire une enquête, en deux volets, parue sur arretsurimages.net. Afin d’étudier les relations entre l’ONG et les médias généralistes, le journaliste a eu accès à des centaines de documents internes issus de L214, dont de nombreux courriels écrits ou reçus par ses deux dirigeants Brigitte Gothière et Sébastien Arsac.
[Info ASI] @arretsurimages
— Arrêt sur Images (@arretsurimages) February 14, 2022
a eu accès à de nombreux documents internes révélant une collaboration trop étroite entre des journalistes (@libe, @ParisMatch, @Charlie_Hebdo_) et l'association antispéciste @L214. 1er volet de l'enquête de @lorisguemart : https://t.co/4MA0ExKdUr
Dans le premier volet de l’enquête, intitulé « médias et L214 : la déontologie à l’abattoir ? », Arrêt sur images analyse les liens entre L214, qui comptait près de 50 000 adhérents fin 2020 et a engrangé plus de 7 millions d’euros dans l’année, et trois journalistes de Libération, Charlie hebdo et Paris Match. Selon les mails récupérés par le site critique des médias, L214 écrivait toute ou partie des textes d’une journaliste de Charlie Hebdo alors qu’une autre de Paris Match (ayant écrit une quarantaine d’articles sur L214 depuis 2015) propose à l’association de relire et corriger un article avant publication. L’article s’appesantit davantage sur une journaliste de Libération qui aurait fait plusieurs dons importants à l’association, « dont 1800 euros pour l’achat d’un drone », « sans que son soutien n’ait jamais été signalé aux lecteurs dans la quarantaine d’article qu’elle a signés dans Libération sur L214 depuis 2015 », écrit le journaliste.
Les médias @brutofficiel et @KonbiniFr (via @hugoclement) coproduisent ou ont coproduit des vidéos avec l'association @L214, devenue experte en communication, sondages douteux compris. D'autres médias résistent. 2e volet de l'enquête de @lorisguemart : https://t.co/vI9duLQoza
— Arrêt sur Images (@arretsurimages) February 15, 2022
Dans le second volet de l’enquête, titré « médias et L214 : de la sympathie… au partenariat », le journaliste Loris Guémart décrit comment Brut et Konbini, ainsi qu’Hugo Clément « ont rejoint le petit club des médias qualifiés de sympathisants par L214 à partir de la fin des années 2010 ». L’article montre les coulisses d’une collaboration entre Brut et L214 pour une vidéo publiée en décembre 2017 sur les élevages de lapins Orylag. Arrêt sur images explique aussi comment le concurrent de Brut, Konbini s’est fait « coproducteur » d’une vidéo de L214 portant sur un abattoir de chevaux en décembre 2018. Derrière cette vidéo, Hugo Clément, alors « journaliste-star à Konbini ». Interrogé par Arrêt sur images, le journaliste répond : « je soutiens à 100% le combat des associations qui défendent les animaux, notamment L214 […] Nous partageons nos retours d’expérience face aux attaques des géants de l’agroindustrie et des lobbies ». Une position connue de tous, selon lui.
Un article pour le moins surprenant pour Brigitte Gothière
Contactée par nos soins, Brigitte Gothière de L214 nous fait part de ce commentaire : « cet article est pour le moins surprenant. Il reproche à des journalistes de faire leur travail en sollicitant des citations ou informations, en s’assurant de l'exactitude des faits, en étant destinataire d'informations sous embargo ou en exclusivité. Il “dévoile” qu’Hugo Clément ou Luce Lapin sont engagés dans la cause animale. En voilà un scoop ! La seule chose à regarder est le sérieux de leur travail journalistique : fidélité aux faits, vérification des sources, recherche de la vérité. C’est bien ce qu’ils font. Cet article ne relève d’ailleurs aucune erreur, aucune diffusion de fausses informations, aucune manipulation des faits, ni dans nos enquêtes, ni dans les sujets reprenant nos enquêtes ».