Des simulations sur l'impact économique d'une stratégie zéro herbicide en vigne
Les chambres d’agriculture ont étudié les conséquences économiques d’une stratégie zéro herbicide sur 18 exploitations type. Les résultats publiés en janvier 2020 concluent à un impact fort, qui varie beaucoup selon la perte de rendement et le niveau de charges induit.
Les chambres d’agriculture ont étudié les conséquences économiques d’une stratégie zéro herbicide sur 18 exploitations type. Les résultats publiés en janvier 2020 concluent à un impact fort, qui varie beaucoup selon la perte de rendement et le niveau de charges induit.
À la demande de l’IFV et du ministère de l’Agriculture, les chambres d’agriculture ont analysé les conséquences économiques d’un passage à un itinéraire technique zéro herbicide. Des simulations ont été réalisées à partir de 18 exploitations viticoles types dans 8 bassins de production (1). Trois hypothèses de pertes de rendement par rapport au rendement initial ont été retenues : 5 %, 10 % et 20 %. L’utilisation initiale d’herbicides variait de 15 % à 100 % selon les cas.
Une transition déjà engagée limite les surcoûts
L’augmentation des charges est évaluée à 3 % par hectare en moyenne (de -1 % à +9 %), suite aux surcoûts de main-d’œuvre et d’investissements. L’étude note que ce coût est diminué pour les exploitations ayant déjà amorcé une diminution de l’usage des herbicides, donc ayant déjà investi au préalable. L’augmentation du temps de travail atteint 14 h/ha dans le cas d’un système initial 100 % herbicide et de 3 à 11 h/ha pour les systèmes déjà en transition.
La perte de produit brut d’exploitation (chiffre d’affaires) qui découle d’une stratégie zéro herbicide est moins élevée en proportion lorsque les circuits de vente sont diversifiés (possibilité de mieux valoriser sur l’un des circuits) note l’étude.
L’impact sur le rendement pèse plus que les charges
Les simulations font état d’une diminution du résultat courant par actif familial entre 10 000 € et 20 000 € par an pour une grande majorité des systèmes étudiés, sur la base d’une perte de rendement de 10 %. Cette diminution varie fortement selon le niveau de résultat initial et les investissements qui ont été nécessaires en amont : « l’importance relative de la perte de résultat évolue dans une fourchette entre -8 % et -153 % selon les cas étudiés », relève l’étude.
La baisse de rendement est responsable en moyenne de 80 % de la baisse du résultat courant dans les différents cas observés. L’augmentation des charges a relativement moins d’impact car une partie des exploitations pratiquent déjà le désherbage mécanique.
L’étude évoque aussi l’effet de seuil impliqué par la réorganisation du travail nécessaire. Il peut apparaître dès 15 à 20 hectares constatent les auteurs.
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Les systèmes dégageant les plus faibles revenus par hectare au départ sont les plus fragilisés et peuvent se retrouver en déficit. Compenser les pertes dues aux charges plus élevées conjuguées à une baisse plus ou moins grande des volumes produits passerait par une augmentation des prix de vente à l’hectolitre de 3 % à 22 %. L’autre levier est le soutien des politiques publiques. L’étude souligne l’importance d’un accompagnement pour limiter les prises de risques techniques et rappelle que les résultats sont issus « d’hypothèses et de projections ».
(1) Les chambres ont utilisé leur méthodologie Inosys qui se base sur des « cas-types » de systèmes d’exploitation viticoles pour en analyser le fonctionnement et l’évolution.
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