Risque de gel en vigne : ce que l’on sait à l’heure actuelle
Une goutte d’air froid venant de la Baltique est annoncée pour ce weekend. Les modèles prédisent des températures entre -1 et -5°C pour l’ensemble de la France.
Une goutte d’air froid venant de la Baltique est annoncée pour ce weekend. Les modèles prédisent des températures entre -1 et -5°C pour l’ensemble de la France.
C’est un scénario qui ressemble tristement à celui de 2021, qui conduisit à un gel historique. Heureusement, la situation n’est pas exactement la même en ce début de printemps 2022. « Le cumul de températures depuis le 1er janvier est bien inférieur à celui de l’an dernier ; quasiment de moitié », a notifié Sébastien Payen, fondateur de Fruition Sciences, lors d’un webinaire le 29 mars. De fait, la végétation accuse un retard d’une semaine environ par rapport à l’an dernier, et encore davantage par rapport à 2020. Les premiers Bulletins de Santé du Végétal (BSV) à travers la France font état de stades majoritairement dans le coton, le stade pointe verte étant parfois observé et certains secteurs plus tardifs étant encore en dormance.
Il n’empêche, l’Hexagone attend l’arrivée d’une goutte d’air froid en provenance de la Baltique, qui pourrait entraîner un gel advectif (gelée noire). « Le modèle ECMWF, qui est pour moi le plus fiable en ce moment et à cette échéance, prévoit des températures entre -1 et -5 °C sur la France », avertit Emmanuel Buisson, expert météo chez Weather Mesures. Les régions les plus exposées seraient a priori celles du Nord-Est (Alsace, Champagne, Bourgogne…) ; de la vallée de la Loire (et davantage en Centre-Val de Loire) et dans une moindre mesure les régions des Charentes et du Sud-Ouest. En vallée du Rhône et en Provence, où le risque est plus faible, tout dépendra de l’écoulement de l’air froid (de potentiels glissements des Alpes pourraient, par exemple, affecter la côte d’Azur).
Encore vagues, ces prévisions vont s’affiner au fur et à mesure des heures et jours qui viennent. Quoi qu’il en soit, la vigilance est de mise dans les parcelles où le débourrement a déjà commencé. Pour prévenir l’accentuation d’éventuels dégâts en cas de gel, il est bon d’arrêter dès maintenant le travail du sol pour éviter le relargage d’humidité. Et de préparer le matériel de lutte pour ceux qui sont équipés. Pour rappel, les solutions de brassage d’air sans chauffage ne sont pas efficaces dans le cas d’un gel advectif…