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Interprofessions viticoles : les crises s’aggravent au CIVL et au CIVR
Pas d’accalmie sur le front des conflits interprofessionnels en Occitanie. En Languedoc et en Roussillon de nouvelles appellations sont sur le départ des instances collectives.
Pas d’accalmie sur le front des conflits interprofessionnels en Occitanie. En Languedoc et en Roussillon de nouvelles appellations sont sur le départ des instances collectives.
Après l’AOC fitou au printemps, c’est au tour de l’appellation corbières de sortir du Conseil interprofessionnel des vins du Languedoc (CIVL). La décision a été votée, le 22 juin dernier, lors du conseil d’administration de l’appellation, à 22 voix pour et 12 contre. La sortie sera effective au 31 décembre prochain.
« Nous avions dénoncé l’accord le 1er juillet 2021, et les commissions de conciliation n’ont rien donné », rappelle Olivier Verdale, président de l’appellation audoise. « Nous ne nous retrouvions pas dans les projets de l’interprofession, cela fait vingt ans que les mêmes questions se posent et, en vingt ans, corbières est passée de 700 000 à 280 000 hectolitres », justifie-t-il. Malepère, un temps sécessionniste semble avoir choisi de rentrer dans le rang.
Reste donc à l’AOC faugères à confirmer son désir de partir ou non d’ici à la fin de l’année. Toutes les appellations formulent le même reproche : ne pas se trouver dans les politiques qu’elles financent et qui ont fait basculer la pyramide de valeur. Les vins en AOP languedoc, qui devaient constituer le socle de cette pyramide, sont aujourd’hui vendus plus cher que les fitou ou les corbières.
Le conflit avec les metteurs en marché direct toujours en cours
Mais ce n’est pas le seul conflit qui affaiblit le CIVL. Celui qui oppose les metteurs en marché direct et l’instance est également dans l’impasse. « J’ai été auditionné par le conseil d’administration mais je crains que ce ne fût que pour la forme », regrettait début juillet, Alexandre They, président des Vignerons indépendants de l’Aude et porte-parole des metteurs en marché direct. Ceux-ci, coopération et caves particulières, réclament une représentation plus importante aux côtés du négoce, au sein de ce collège. Contacté à plusieurs reprises, Christophe Bousquet, président du CIVL, n’a pas répondu à nos sollicitations.
L’assemblée générale du CIVR n’a pas pu se tenir
Les tensions sont grandes aussi en Roussillon, où l’assemblée générale du conseil interprofessionnel (CIVR) n’a pu se tenir début juillet, faute de quorum. Réunis dans une salle à part, plusieurs représentants du monde viticole ont refusé de prendre part à l’assemblée pour protester contre le manque d’écoute dont ils se disent victimes. S’y trouvaient ainsi Laurent Girbau (côtes catalanes), Jean-Philippe Mari (côtes du roussillon), Romuald Peronne (banyuls) et Guy Jaubert (Vignerons indépendants). Si le départ de banyuls est « acté » selon le président du cru, reste la possibilité qu’il soit suivi par l’IGP côtes catalanes. Une nouvelle assemblée générale devait se tenir le 18 juillet.