Diversification
Le jus de raisin, une niche à mieux exploiter
Le marché du jus de raisin offre un réel potentiel de développement pour la viticulture, selon l’INRA qui s’est engagé avec d’autres partenaires dans un programme visant à créer des jus moins sucrés et plus riches en polyphénols.

Le jus de raisin serait-il une niche qui pourrait devenir juteuse ? "Près d'un million d'hl de jus de raisin sont produits en France. Cette production présente une potentialité économique à prendre en compte", indique Jean-Louis Escudier, directeur de l'unité expérimentale INRA de Pech Rouge. Face aux jus de raisins proposés en grande distribution, très sucrés et peu aromatiques, d'autres types de jus pourraient mieux répondre aux attentes des consommateurs en jouant sur deux atouts : une teneur moins élevée en sucres et leur richesse en polyphénols. C'est le pari du programme de recherches Fijus R@isol, engagé en 2008 par l'INRA, Foulon Sopagly (n°1 européen du pur jus de raisin) et d'autres partenaires, et propre à renouveler l'image d'un produit "un peu vieillot que l'on achète pour les enfants". Ce programme sur cinq ans vise à créer des jus de raisins à la valeur nutritionnelle améliorée (moins sucrés, plus riches en polyphénols et à l'acidité maîtrisée). "Jusqu'en août dernier, l'aide communautaire visant à la résorption de l'excédent viticole fait que nous étions dépendants de raisins destinés à faire du vin et donc à teneur élevée en sucres. Mais la suppression de cette aide constitue une opportunité pour mettre en place une filière dédiée au jus de raisin, l'autre objectif du programme Fijus R@isol, afin d'offrir à des exploitations une autre issue que l'arrachage", explique Aurélie Sivry, responsable R&D à Foulon-Sopagly. L'entreprise va travailler sur ce programme aux côtés de trois unités de recherche de l'INRA, de l'ICV et des coopératives de Roquecourbe (Aude) et du Vignoble de la Voie d'Héraclès (Gard).