Le filage s’invite à nouveau dans les vignes du Val de Loire
Plusieurs observations font état, cette année encore, de filage dans les vignes ligériennes. Un phénomène qui mobilise des conseillers viticoles.
Plusieurs observations font état, cette année encore, de filage dans les vignes ligériennes. Un phénomène qui mobilise des conseillers viticoles.

Après avoir semé la confusion dans le muscadet l’an dernier, le filage fait encore parler de lui en Val de Loire. À la différence que cette année le phénomène s’exprime d’une façon plus classique, avec des grappes se transformant en vrilles, contrairement aux avortements subits de 2024. « A priori, nous ne sommes pas sur une oxydation des inflorescences due à l’humidité mais sur un véritable filage dû à une période fraîche au débourrement et une induction florale qui s’est mal déroulée l’an dernier, les conditions météo de 2024 étant plutôt mauvaises », analyse Valentin Marie, conseiller viticole à la chambre d’agriculture du Loir-et-Cher.
Ce phénomène est observé dans ce département jusqu’en Loire-Atlantique. « En muscadet la situation est très variable d’une parcelle à une autre, relate Carmen Suteau, viticultrice à Divatte-sur-Loire et présidente de la chambre d’agriculture de Loire-Atlantique. Là où les sols sont les plus secs, la sortie est correcte. Pour les autres on constate des grappes atrophiées ou transformées en vrilles. »
Des accidents qui pourraient se multiplier avec le dérèglement climatique
Nos confrères du Vigneron du Val de Loire rapportent également des anomalies sur chenin, sauvignon, côt ou encore pinot d’Aunis, du Vendômois jusqu’à Amboise. « Depuis plusieurs années nous l'observons plus facilement sur le chenin, relate Adeline Mallet, responsable du service viticulture-oenologie de la chambre d'agriculture Centre-Val de Loire. Mais cette année nous ne pouvons pas discriminer de terroir ou de cépage en particulier. » Si le filage n’est pas une découverte pour la région, il interroge toutefois les conseillers viticoles, qui craignent d’y faire face plus régulièrement avec le dérèglement climatique. « C’est un sujet dont il va falloir s’emparer, d’autant plus que l’on remarque que certains viticulteurs ayant de bonnes pratiques agronomiques, sur l’enherbement, la fertilisation, la taille, ne rencontrent pas ces problèmes », indique Valentin Marie. Il est encore tôt pour estimer un éventuel impact sur la récolte, toutefois la floraison s’est engagée sous les meilleurs auspices. Ce qui devrait permettre de limiter la casse aussi bien pour cette année que pour l’an prochain.