Le courant passe pour les quads et les SSV
L’offre en quad et SSV électriques est encore très restreinte. Mais de nouveaux modèles, plus adaptés à la viticulture, sont attendus pour le second semestre 2020.
L’offre en quad et SSV électriques est encore très restreinte. Mais de nouveaux modèles, plus adaptés à la viticulture, sont attendus pour le second semestre 2020.
Nombreux sont les viticulteurs qui travaillent tout ou partie de leurs vignes en quad. Mais pour l’instant, il n’existe que très peu de modèles proposant une motorisation électrique. Chez Polaris, le quad électrique est absent de la gamme, mais le constructeur propose un Side by Side Vehicule (SSV). « Les professionnels ont une petite réticence à cause de l’autonomie limitée à 60 km/jour, regrette Gilles Pasquier, gérant de l’entreprise RPM Quad. Mais il y a beaucoup de contextes d’exploitations agricoles ou il serait adapté à 100 %. » Avec ses 680 kg de capacité de traction, on peut imaginer tirer avec cet engin de petits outils de travail du sol en vigne large, une dépalisseuse ou encore tracter des outils autonomes de la gamme viticole RPM comme un broyeur ou un atomiseur. En revanche, contrairement à un quad thermique, on ne peut pas adapter d’hydraulique. Il n’est donc pas possible d’envisager atteler l’écimeuse pour quad.
Le quad électrique pas encore adapté à un usage en viticulture
« Même si le Ranger EV dispose de beaucoup de couple et patine beaucoup moins qu’avec un moteur classique, il n’en reste pas moins que la puissance de cet engin le rend moins adapté à la traction que les modèles thermiques », avertit Gilles Pasquier.
Du côté de l’entreprise Deltamics, l’offre est légèrement plus étoffée. « Nous avons une référence de quad électrique, le Hytrack MP4, mais je ne le conseille pas pour un usage en agriculture, il n’est pas adapté », informe Jérémy Lamblin, directeur commercial de la firme. En effet, avec ses 4 kW de puissance, l’engin est assimilé à un véhicule 50cc, ce qui n’est clairement pas assez pour tracter un quelconque outil. En plus de ses performances insuffisantes, le MP4 est limité dans son usage agricole par l’absence de blocage de différentiel. « Le Jobber EV5, notre SSV électrique, est un peu plus adapté pour une utilisation en contexte viticole », confie Jérémy Lamblin. Ce modèle affiche une puissance de 5 kW, et pourrait être comparé à un engin de 200cc. L’autonomie peut atteindre 70 à 80 km.
L’électrique, idéal pour les travaux d’entretiens des vignes
La fonction de blocage du différentiel permet d’aller sur des sols meubles ou boueux, et la configuration avec benne basculante laisse envisager quelques travaux dans les vignes. « Dans l’absolu on peut charger beaucoup de poids sur le Jobber, mais ça va tirer sur les batteries. Je conseille de ne pas embarquer plus de 200 kg », recommande le directeur commercial. Il déconseille également d’atteler des outils, l’engin n’ayant que deux roues motrices. « Ce type de matériel est cependant bien adapté à une utilisation on/off. Il n’y a pas besoin d’éteindre et de rallumer le moteur en permanence, argumente Jérémy Lamblin. En plus ça ne fait pas de bruit, c’est confortable. » Il peut donc se révéler utile pour les travaux d’entretien (palissage, remplace, ramassage des ceps morts…). En revanche, Deltamics attend deux nouveaux modèles pour le milieu de l’année prochaine. « Nous allons au passage troquer les batteries au plomb contre des lithium-ion et gagner en performance », annonce le commercial. Il s’agira d’un SSV et d’un quad, tous deux 4 roues motrices. Ils seront beaucoup plus adaptés à un usage professionnel. « Nous avons clairement pensé et développé le SSV pour cela », assure Jérémy Lamblin. Avec ses 8 kW et son attelage remorque, il sera possible de lui faire tracter jusqu’à une tonne. Le quad quant à lui fera 6 kW, et pourra être utilisé dans les vignes avec les accessoires proposés par la société RPM (voir tableau).
Un plein pour 2 euros et 100 kilomètres d’autonomie
L’autonomie des deux nouveaux véhicules sera comprise entre 80 et 100 km et la charge plus rapide, puisqu’il faudra 3 à 4 heures pour une charge complète contre 5 à 7 heures sur les modèles actuels. Le prix en revanche, même s’il dépendra des options, sera supérieur aux engins existants (4 990 euros à ce jour pour le quad et 8 290 euros pour le SSV). « Mais ils seront beaucoup plus économiques en consommation, avance le directeur commercial. Une charge complète coûtera entre 1,5 et 2 euros. Sans parler de l’entretien simplissime, qui est plus proche de celui d’un vélo que d’une moto. »