Le bouchon technique biosourcé séduit les vignerons bio ou HVE
Plusieurs bouchonniers ont troqué les colles en polyuréthane synthétique pour des liants biosourcés. Les utilisateurs plébiscitent leurs qualités œnologiques et environnementales.
Plusieurs bouchonniers ont troqué les colles en polyuréthane synthétique pour des liants biosourcés. Les utilisateurs plébiscitent leurs qualités œnologiques et environnementales.
Soucieux de limiter leur impact sur l’environnement, tout en préservant les propriétés œnologiques de leurs bouchons, Diam Bouchage, Amorim et Vinventions ont diversifié leur gamme avec des bouchons techniques biosourcés.
Huile de ricin et cire d’abeille chez Diam
Comme l’ensemble de la gamme de Diam, Origine est plutôt destiné à des vins à forte valeur ajoutée. « Nous avons choisi Origine pour certaines cuvées de cœur de gamme en rouge et haut de gamme en blancs et rosés, confirme Guillaume Harant, chef d’exploitation du Château La Martinette, à Lorgues, dans le Var. Les bouchons Diam nous ont permis de nous affranchir des goûts de bouchon. Origine, par sa composition naturelle, est en cohérence avec notre production en bio. »
Un aspect écologique et naturel qui intéresse nombre de vignerons, surtout ceux qui sont engagés dans une démarche bio ou RSE. Une part importante des utilisateurs choisit aussi ce bouchon pour des raisons œnologiques. « Sa composition le rend légèrement plus poreux à l’oxygène que les Diam classiques. Il est bien adapté à certains vins qui ont besoin de s’ouvrir un peu au vieillissement », précise Christophe Loisel. À noter que son prix est un peu supérieur à celui des autres bouchons Diam.
Un liant à base de polyols végétaux pour Amorim et Portocork
Engagé dans le développement durable, le groupe Amorim a mis au point des bouchons microagglomérés les plus « verts » possible. « Les Qork bénéficient d’une technologie de traitement antiTCA au CO2 supercritique nouvelle génération, qui consomme quatre fois moins d’énergie que les anciennes générations », expose Franck Autard, directeur général d’Amorim France. Ces bouchons sont composés d’un volume plus important de liège que les autres microagglomérés du marché, soit 98 %. Ceci leur confère une plus grosse granulométrie et les exempte de microsphères synthétiques.
« Nous avons aussi développé un liant à base de polyols végétaux, pour un bouchon à plus de 99,5 % d’origine naturelle », ajoute Paulo Lopes, manager de l’innovation chez Amorim. Le traitement de surface constitue le 0,5 % restant. Ces polyols proviennent de sous-produits – type huile de pépins de raisin – et non de produits directement alimentaires, mais l’origine exacte reste confidentielle. Portocork, membre du groupe Amorim, décline cette nouvelle fabrication sous le nom de Symbioz.
Ces bouchons ciblent des vins avec un potentiel de garde « moyen » de cinq à sept ans. « Le transfert d’oxygène est faible, justifie Paulo Lopes. L’objectif est de conserver la fraîcheur des vins. »
Laurent Vocoret, du Domaine Yvon et Laurent Vocoret, à Maligny dans l’Yonne, a choisi Qork sur ses cuvées entrée de gamme. « Le tarif était intéressant pour un bouchon avec la garantie sans goût de bouchon, note-t-il. Notre exploitation étant en HVE, le côté écologique est un plus. » Il confirme que la perméabilité à l’oxygène est moindre qu’avec du liège naturel. « J’ai commercialisé mes vins tout de suite après la mise en bouteille et ils étaient un peu fermés, regrette-t-il. À l’avenir, avec ce bouchon, je mettrai moins de SO2 et je ciblerai des marchés de commercialisation à trois mois minimum après la mise, pour que le vin s’ouvre davantage. »
Un micronaturel presque 100 % végétal chez Vinventions
Au-delà de l’intérêt écologique, les utilisateurs apprécient l’esthétique du bouchon, très proche de celle d’un obturateur en liège naturel, ainsi que ses garanties œnologiques. « Nous avons choisi Sübr pour notre cuvée sans sulfites, Katharos, car il allie l’absence de goût de bouchon à des apports très faibles et contrôlés d’oxygène, favorables à la conservation aromatique de ce vin, confirme Louise Chéreau, propriétaire des Domaines Chéreau Carré, à Saint-Fiacre-sur-Maine, en Loire-Atlantique. De plus, il est composé de liège et de matières d’origine naturelle, avec l’aspect traditionnel d’un bouchon liège. » Pour Fred Sigonneau, vigneron du Domaine de l’R à Cravant-les-Coteaux, en Indre-et-Loire, Sübr allie l’esthétisme du liège, à la sécurité grâce à l’absence de défaut organoleptique, et à l’intérêt écologique qui correspond très bien à ses vins bio. « Ce bouchon a un bon rapport qualité-prix et m’assure le respect du profil de mes vins », conclut-il.