Oenologie
Le bouchon synthétique Integra au banc d´essai
Un essai bouchage réalisé par la Chambre d´agriculture de Gironde met en évidence des différences entre quatre bouchons synthétiques, dont l´Integra.
Un essai bouchage réalisé par la Chambre d´agriculture de Gironde met en évidence des différences entre quatre bouchons synthétiques, dont l´Integra.
A la demande de la société Pack Services, qui commercialise le bouchon synthétique Intégra, la Chambre d´agriculture de Gironde a mesuré sur dix huit mois l´aptitude au bouchage de six bouchons concurrents sur le marché : un bouchon liège 3e colmaté, un bouchon technique (type Altec) et quatre bouchons synthétiques dont l´Integra (Pack Services n´a pas souhaité communiquer la marque des trois autres synthétiques testés, mentionnés donc par A, B et C). Les comparaisons ont porté sur trois vins du millésime 2000, un blanc, un rosé et un rouge, embouteillés puis stockés soit en position couchée, soit en position debout. « Après 18 mois, les différences observées portent surtout sur les taux de SO2 libre du vin embouteillé, les forces d´extraction nécessaires pour le débouchage et la netteté des vins à la dégustation », résume Catherine Chassagnou qui a mené l´essai à la Chambre d´agriculture. Question SO2 libre, les résultats sont à l´avantage des bouchons à base de liège.
©D. R. |
Sur blanc et rosé, c´est le bouchon technique qui préserve le mieux le SO2 libre, suivi du 3e colmaté et d´un des synthétiques (C). L´Intégra donne des résultats plus irréguliers. Les 2 autres synthétiques (A et B) ont fait chuter les taux de SO2 libre, initialement à 38 mg/l, à moins de 10 mg/l dans tous les cas. Aucun des 6 bouchons n´a été performant sur rouge : « toutes les bouteilles contenaient moins de 10 mg/l de SO2 libre après 18 mois de stockage, debout ou couché ».
Par contre, le synthétique C, qui conserve correctement le SO2 libre, a posé problème à l´extraction. « La force nécessaire pour l´extraire augmente avec le temps. Elle était correcte (moins de 20 daN) une heure après embouteillage et est devenue excessive (plus de 45 daN), 18 mois après. » Tous les autres bouchons se sont extraits plus facilement et la position debout ou couché n´a pas modifié les forces d´extraction.
Le type de bouchage n´a pas eu d´influence sur les taux d´acidité volatile, la couleur et la teinte des vins rouges et rosés et ne semble donc pas « corrélé à une éventuelle oxydation ». Le bouchon technique, cependant, a le mieux préservé les vins blancs de l´oxydation.
Evolution du SO2 libre selon les bouchons. |
Des goûts liégeux sur les techniques et colmatés
Par contre, en dégustations comparatives, des différences apparaissent après un an de stockage. Les bouchons à base de liège ont été recalés. « Le caractère liégeux a été retrouvé sur la moitié des bouteilles bouchées avec le bouchon technique. Les bouchons colmatés qui avaient donné de bons résultats dans les dégustations précédentes semblent avoir atteint leur limite d´utilisation à dix huit mois, ils apparaissent nettement bouchonnés sur les vins blancs et oxydatifs sur les vins rouges stockés debout. » Ces déviations notées en dégustation ont été confirmées par l´analyse des polychlorophénols et polychloroanisoles sur vin et bouchon.
« L´étude a permis de mettre en évidence l´efficacité des obturateurs synthétiques Intégra et C, sur une période de 18 mois, conclut Catherine Chassagnou. Elle a également montré des différences nettes de comportement des différents obturateurs, aussi bien au niveau de la qualité de l´obturation que de la conservation de la typicité des vins. »