La pépinière crée une marque de garantie sanitaire
« Pour garantir l’excellence de nos produits, la Fédération française de la pépinière viticole (FFPV) lance une marque qui verra le jour en 2019 », annonce David Amblevert, son président. Pour en arriver là, les 380 adhérents de la fédération, qui assurent 92 % de la production nationale, « sont les seuls en Europe à inspecter depuis quatre ans chaque plant de vigne-mère, de greffons dans leurs exploitations, et les pieds des vignobles alentour pour détecter les cas de flavescence », rappelle Giovanni Varelli, vice-président.
Et les résultats sont là. Lors de son congrès annuel qui a réuni 300 professionnels à Carcassonne, Miguel Mercier, président adjoint et responsable de l’export de la FFPV, a annoncé la fin de la perte de parts de marché de la production française depuis 2005. « Grâce à la qualité sanitaire de nos produits, la profession ressent un frémissement à la hausse, argue-t-il. Nous nous sommes vu ouvrir le marché russe très affecté à la suite d’importations de plants transalpins. » David Amblevert souligne « une disparité dans l’application des règles sanitaires européennes dans les différents pays membres, malgré les certificats délivrés par les autorités locales ».
Pour un abaissement de temps lors du traitement à l’eau chaude
Autre chantier, l’abaissement de 10 minutes du traitement à l’eau chaude des plants affectés, pour atteindre le couple 50 °C/35 minutes. La France a demandé une modification de cette règle européenne, qui fragilise inutilement des plants moins robustes. Le Portugal (30 millions de plants) s’y est opposé. « La FFPV repart au combat. La France avec ses 225 millions de plants demandera au Portugal de justifier son refus sur le plan technique », assure Pierre-Marie Guillaume, vice-président de la FFPV.
Enfin, la fédération poursuit ses pressions répétées depuis 25 ans auprès de l’administration française. Les pépiniéristes ont désormais bon espoir de voir aboutir leur demande de faire disparaître le Bulletin de transport, qui fait doublon avec le PPE européen. Toutes ces démarches ont un coût qui va renchérir le prix du matériel. Les pépiniéristes français ont résolument opté pour la qualité et la sécurité, au détriment du prix, pour conserver leur place de numéro un mondial. Ce choix stratégique est-il le bon ? Premiers éléments de réponse au prochain congrès à Beaune en octobre 2018.