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La métabolomique pour identifier les résistances de la vigne aux stress
Des chercheurs bordelais ont ouvert la voie à une nouvelle méthodologie de recherche. L’utilisation de la métabolomique couplée à l’intelligence artificielle pourrait améliorer la gestion des stress de la vigne.
Des chercheurs bordelais ont ouvert la voie à une nouvelle méthodologie de recherche. L’utilisation de la métabolomique couplée à l’intelligence artificielle pourrait améliorer la gestion des stress de la vigne.
Quel est le contexte de recherche ? Une équipe de scientifiques de l’Inrae, de l’université de Bordeaux et de l’université Pontificale Catholique de Santiago au Chili ont utilisé une approche innovante, basée sur une combinaison de métabolomique (1) et d’intelligence artificielle, pour mettre en évidence les composés chimiques associés à 24 espèces de plantes vivant dans le désert d’Atacama (Chili), un des plus arides de la planète.
Quels sont les résultats ? Les chercheurs ont réussi à identifier 39 molécules communes à toutes les espèces, dont la teneur est reliée à différents facteurs de stress environnementaux. « Ce sont parfois des molécules simples comme l’amidon et la proline, ou d’autres plus complexes comme des antioxydants », relate Pierre Pétriacq, en charge du projet.
Quelles applications peut-on imaginer en vigne ? Cette étude ouvre la voie à l’utilisation de nouvelles stratégies scientifiques. « Maintenant que la méthodologie est créée, elle est adaptable à l’envie. On peut imaginer suivre plusieurs parcelles de vigne et essayer de voir quelles pratiques améliorent le métabolisme des ceps », illustre le chercheur. Une approche analogue à celle mise en place au Chili, ciblée sur la vigne, pourrait permettre de trouver des marqueurs chimiques d’un stress, que ce soit la sécheresse, le gel ou autre. Marqueurs qui pourraient servir également à la sélection génomique, afin de gagner du temps dans le cadre de la création variétale. « Il est aussi possible d’imaginer de tester si un apport exogène de telles molécules entraîne une plus grande tolérance aux stress ciblés », ajoute Pierre Pétriacq. Cette approche, qui consiste à corréler des stress à des marqueurs, sera déployée lors de l’important programme de recherche Bordeaux Plant Science, certaines unités spécialisées en vigne faisant partie du consortium.