Pratiques oenologiques
La France néglige l'OIV
L’organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) est peu investie par les professionnels français. Pourtant s’y prennent des résolutions aux répercutions directes sur le quotidien des vignerons.
« Honnêtement, les professionnels de la filière vin sont très peu présents au sein de l’OIV » admet Jérôme Despey, président de Viniflhor. « Il faut que les politiques se préoccupent des avis travaillés au sein de l’OIV et rendent des arbitrages sur les sujets ». Lors du dernier Conseil spécialisé de Viniflhor, une présentation de l’Organisme a été faite aux professionnels qui ont presque découvert l’importance de l’OIV, située pourtant à Paris à quelques pas des sièges de certains syndicats de la filière. L’implication des professionnels dans cet organisme s’avère d’autant plus déterminante aujourd’hui que l’ influence de l’OIV au sein de l’Union européenne devrait être confortée par la nouvelle OCM (Organisation commune des marchés). Bruxelles prévoit en effet que les normes de l’OIV fassent l’objet d’une reprise simplifiée et quasi-automatique par la réglementation européenne. Cela dans le but d’accélérer la transcription dans le droit européen qui jusque-là n’était pas très réactive aux décisions de l’OIV.
Pour illustrer l’importance des normes de l’OIV sur le quotidien des vignerons, l’exemple des techniques soustractives membranaires sur lesquelles tournent de nombreuses discussions actuelles est significatif. Il s’agit de techniques qui permettent de séparer chacun des constituants du vin et donc de les réassembler par la suite. Cette éventualité pose la question de la définition du vin et de sa banalisation. Le produit issu de la recomposition des constituants du vin est-il toujours du vin ? Peut-on utiliser de l’eau du vin pour mouiller du vin ?