La Champagne fait le point sur la promesse zéro phyto en viticulture
Lors de la journée Vignoble et qualités organisée par le Centre vinicole - Champagne Nicolas Feuillatte, les intervenants ont confronté le réel engagement de la profession viticole pour la réduction des phytosanitaires, tout en constatant l’impasse actuelle pour totalement s’en affranchir.
Lors de la journée Vignoble et qualités organisée par le Centre vinicole - Champagne Nicolas Feuillatte, les intervenants ont confronté le réel engagement de la profession viticole pour la réduction des phytosanitaires, tout en constatant l’impasse actuelle pour totalement s’en affranchir.
« Zéro phyto, fantasme ou réalité technique ? », c’est autour de cette question épineuse que la dernière journée Vignoble et qualités s’est tenue le 10 mars à Chouilly dans la Marne.
Devant un public venu en nombre, les intervenants (ONG, philosophes, monde politique, industriels, interprofession champenoise, etc.) ont montré que l’objectif d’une absence de traitements phytosanitaires à la vigne, porté par certaines associations environnementales, tient de l’utopie, et ce malgré les efforts réalisés. Le chemin à parcourir est encore long.
Toutefois, la Champagne revient de loin (composts urbains, pulvérisation par hélicoptère, désherbage en plein…) et la mutation se poursuit, avec un double objectif martelé par l’interprofession : zéro herbicide en 2025, 100 % des surfaces de vignes certifiées en 2030.
Une variété d’outils disponibles à des échéances plus ou moins proches
Au service « vigne » du Comité champagne, on ne cache pas que les progrès sont possibles, notamment dans le domaine de la pulvérisation et de la limitation des pertes. Pour Sébastien Dubuisson, le salut pourrait venir de la robotique. A contrario, une stratégie de traitements élaborée sans agents CMR (Cancérogène, mutagène et reprotoxique) paraît « vouée à l’impasse technique ». Les cépages résistants en cours de plantation constituent une solution crédible pour se passer d’antimildiou et d’antioïdium, même si l’apparition de maladies secondaires est à prévoir. De même, il est nécessaire d’anticiper une efficacité moindre en cas d’application de programmes basés sur des produits de biocontrôle.
Éric Rodez, vigneron d’Ambonnay certifié en bio et en biodynamie, reconnaît la « pression sociétale et environnementale » qui peut guider les choix de ses collègues. Mais avec « la boîte à outils » dont dispose la Champagne, le producteur estime que chacun peut « choisir la vitesse à laquelle il veut avancer pour définir un vrai projet d’exploitation ».