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La boarmie, mange-bourgeons de la vigne en recrudescence
La boarmie est un mange-bourgeons qui peut attaquer la vigne du stade gonflement des bourgeons jusqu’au stade une feuille étalée. À surveiller si la phase de débourrement est longue et dans les parcelles à historique.
La boarmie est un mange-bourgeons qui peut attaquer la vigne du stade gonflement des bourgeons jusqu’au stade une feuille étalée. À surveiller si la phase de débourrement est longue et dans les parcelles à historique.
En 2019, des boarmies ont été une nouvelle fois observées dans des parcelles en Alsace. En 2017, c’est le vignoble bourguignon qui était concerné, certaines parcelles du vignoble gersois en lisière de bois sont également régulièrement touchées. La recrudescence de ces mange-bourgeons qui se développent à la faveur de conditions printanières propices à des débourrements lents pourrait également être liée à une protection plus raisonnée favorisant la biodiversité.
Les seuils d’intervention vis-à-vis de ces ravageurs qui dévorent les bourgeons sont rarement atteints. Pour éviter un traitement insecticide spécifique, les vignerons privilégient d’autres méthodes de lutte comme le ramassage et/ou la mise en place de nichoirs à proximité des parcelles pour favoriser l’habitat des oiseaux et auxiliaires de ces ravageurs. Les parcelles à historique et en bordure de bois sont tout particulièrement à surveiller.
Biologie
Connue également sous le nom de géomètre, la boarmie est une chenille arpenteuse qui mesure 5 à 8 cm de long. Elle hiverne au niveau des ceps sous les écorces ou sous des pierres et sort à la reprise de végétation pour s’alimenter. Cette chenille est douée d’un mimétisme presque parfait, qui la fait confondre avec le bois ou les vrilles lorsqu’elle est immobile. Au printemps, les boarmies se déplacent en arpenteuses, se nourrissent la nuit et sont très polyphages. De fin mai à début juin, elles se laissent glisser sur le sol par un fil et se chrysalident sans cocon.
Dégâts
Les attaques de boarmies sont caractéristiques. Elles évident les bourgeons par le côté en suivant les fils de palissage, à la différence des noctuelles qui s’alimentent en premier lieu des bourgeons du courson et des premiers yeux des baguettes. Ces attaques entraînent l’affaiblissement ou la perte de la nouvelle pousse. Les pertes de récolte peuvent être importantes : en 2017, les boarmies avaient généré des pertes de récolte de plus de 50 % dans certaines parcelles en Bourgogne.
Moyens de lutte
Le ramassage à la main est une technique efficace. Les boarmies ayant des mœurs nocturnes, il faut passer tard, au coucher du soleil ou tôt à l’aube. Cette technique est mise en œuvre dans certains domaines bourguignons depuis quelques années.
Plusieurs produits sont homologués contre les mange-bourgeons, ils peuvent être appliqués de manière très locale si nécessaire avec un pulvérisateur à dos. Selon les régions viticoles, les seuils d’intervention se situent entre 10 et 15 % des ceps présentant au moins un bourgeon mangé. Sous ces seuils, on estime que la vigne est capable de compenser en augmentant le nombre de baies nouées sur les grappes restantes.
Les attaques de boarmies sont souvent concentrées à un seul endroit d’une parcelle, à repérer pour observer très tôt ces endroits l’année suivante.
Il existe de nombreux ennemis naturels des mange-bourgeons : carabes, guêpes parasitoïdes, oiseaux, taupes, chauves-souris. La mise en place de nichoirs et de gîtes à proximité des parcelles peut être intéressante tout comme la préservation des zones enherbées, qui favorise l’installation des zones auxiliaires.
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