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Cryptoblabes Gnidiella, un ver de la grappe en pleine expansion

Le papillon Cryptoblabes gnidiella est en expansion dans les vignobles méditerranéens. Ce ravageur peut provoquer des pertes de récolte importantes en fin de saison.

Présente depuis plus de vingt ans dans les vignobles méditerranéens, la pyrale Cryptoblabes gnidiella est fréquemment observée dans le Gard et en Provence. Elle poursuit son extension dans les vignobles méditerranéens y compris dans l’île de Beauté où elle a été identifiée en 2018. Confondue souvent avec Eudémis, cette pyrale inquiète les vignerons car elle peut être très destructrice à l’approche des vendanges. « Si les moyens de lutte se développent, observe Cyril Cassarini, de la chambre d’agriculture du Gard, la problématique reste le bon positionnement des traitements dans la mesure où les pontes ne sont pas visibles. Le piégeage sexuel qui permet d’évaluer le début des vols, n’est à ce jour pas assez précis. Un modèle de prévision des pontes et des vols est à l’étude en Italie. »

En attendant, la vigilance s’impose, car cette pyrale pourrait étendre son champ d’action à la faveur du réchauffement climatique.

Caractéristiques

Biologie et reconnaissance

Cryptoblabes gnidiella est un lépidoptère polyphage attiré par le sucre, le miellat secrété par les cochenilles ou par des raisins déjà attaquées ou très mûrs. Le nombre de générations peut atteindre quatre à cinq dans le Sud. Les premières larves sont visibles fin juin/début juillet. Sur les premiers stades larvaires, la chenille se nourrit de miellat secrété par les pucerons ou les cochenilles. Quand la larve est mature, elle est capable de s’attaquer à la baie verte mais les jeunes larves ne peuvent s’attaquer aux baies que si ces dernières ont passé le stade de la véraison. Cet insecte hiverne au stade adulte (papillon), ou chrysalide. Il est sensible au gel.

Les larves de Cryptoblabes gnidiella, en particulier les larves plus âgées, sont beaucoup plus foncées que les larves d’Eudémis, elles sont également très poilues avec deux bandes noires de chaque côté du thorax et dans les derniers stades larvaires les chenilles mesurent 12 à 15 mm contre 10 mm pour Eudémis. À la différence d’Eudémis également, les œufs de C. gnidiella ne sont pas observables car la femelle pond sur la rafle à l’intérieur des grappes.

Nuisibilité

Cryptoblabes gnidiella s’attaque uniquement aux organes fructifères. Les dégâts les plus significatifs interviennent sur des raisins à maturité avancée et sont spectaculaires : les grappes se vident de leur jus, et si l’année est humide, tout un cortège s’installe alors : botrytis, pourriture acide, voire Penicillium et Aspergillus avec pour conséquence des contaminations à l’ochratoxine. Les cépages les plus tardifs sont les plus concernés. En cas de forte pression, les pertes de récolte peuvent dépasser 50 %.

Lutte

Certains insecticides autorisés contre les tordeuses le sont aussi contre Cryptoblabes (Affirm, Radiant). Les traitements peuvent parfois être couplés avec les interventions contre les vers de la grappe et renouvelés en fonction des piégeages (plus de 20 papillons par piège). Le spinosad est autorisé en bio. « Quant aux Bacillus, souligne Cyril Cassarini, ils présentent une efficacité insuffisante sur C.gnidiella. »

Une solution de confusion sexuelle développée par la société espagnole SEDQ vient d’être autorisée. La société Biogard, basée en Italie, conduit également depuis plusieurs années des essais de confusion sexuelle. Et, des essais de lutte avec les trichogrammes sont en cours avec des résultats très prometteurs, comparables à l’effet des insecticides, précise la société Bioline.

en bref

Selon les pays et les cultures attaquées, Cryptoblabes gnidiella (famille des pyralidés) est aussi dénommée « pyrale du daphné » ou « pyrale des agrumes ».

La température optimale de développement de Cryptoblabes gnidiella est de 25 à 30 °C avec une humidité relative de 65 à 67 %.

Les femelles pondent en moyenne 150 œufs, sur la rafle à l’intérieur de la grappe.

Le nombre de générations dépend du climat et des plantes hôtes (plus de 80, dont l’ail, sorgho, blé, maïs, carotte sauvage, mûre, haricot, riz, rose, agrume, néflier, grenade, figuier, pommier, prunier, pêcher, actinidia, laurier-rose, poire, myrtille, acacia).

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