Qu’est-ce que le chitosane ? C’est une molécule de la famille des glucides (que l’on appelle communément sucres). Produite principalement à base de carapaces de crustacées,
on l’utilise déjà en œnologie pour la
réduction des Brettanomyces et dans le traitement préventif des casses ferriques et cuivreuses. Le chitosane est biodégradable.
Où en sont les travaux sur la vigne ? Plusieurs expérimentations ont eu lieu au Portugal. Rupesh Singh, chercheur à l’université de Trás-os-Montes et Alto Douro, a
d’abord étudié cette molécule comme potentielle élicitrice (qui stimule les défenses) biologique de la vigne. «
L’application de chitosane dans le vignoble a montré des résultats potentiels, mais également une dépendance variétale, se remémore le scientifique.
D’autres recherches ont montré un effet, notamment sur botrytis. » Des études qui doivent toutefois être répétées pour collecter davantage de données et tirer une conclusion concrète.
Rupesh Singh a également testé différentes formulations de biopolymère de chitosane, en conditions de terrain. Un traitement à 0,01 % lors de la véraison a permis une augmentation significative de composés phénoliques dans les peaux de raisin, dont des anthocyanes, catéchines ou encore rutines.
Que peut-on en attendre ? Cette méthode d’utilisation du chitosane pour accroître les composés phénoliques du vin fait l’objet d’un brevet européen, qui est en cours de traitement. « Sur la base de mes expériences, je pense que le chitosane peut être une substance intéressante pour résoudre de multiples problèmes de la vigne en une seule application, affirme Rupesh Singh. Pour augmenter la qualité des raisins et des vins tout en diminuant la pression des maladies, par exemple. »
Un produit commercial pourrait être développé à l’avenir, probablement compatible avec la viticulture biologique. Il faudra passer pour cela à plus d’essais sur le terrain, et à plus grande échelle. Le chlorhydrate de chitosane est déjà autorisé comme substance de base en maraîchage et grandes cultures.