[Dossier] " Le tallage pose problème si l’on broie le couvert hivernal trop tôt "
Adrien Martinot, viticulteur à la coopérative des Terres Secrètes à Prissé, en Saône-et-Loire, a choisi de broyer ses couverts hivernaux plutôt que de les enfouir ou de les rouler.
Adrien Martinot, viticulteur à la coopérative des Terres Secrètes à Prissé, en Saône-et-Loire, a choisi de broyer ses couverts hivernaux plutôt que de les enfouir ou de les rouler.
" Cela fait trois ans que nous testons les couverts végétaux dans nos vignes étroites du sud-bourgogne. Cet hiver nous avons couvert 25 hectares sur nos 40, et nous passerons à 35 l’an prochain.
Au départ, nous cherchions un apport d’éléments minéraux pour créer une alternative aux engrais chimiques. Rapidement nous avons vu l’impact sur la vie du sol et sur la rétention d’eau, objectif qui a pris le pas sur l’aspect purement fertilisation. À titre d’exemple, nous avons déjà observé dix jours d’écart avec la parcelle du voisin dans l’expression des symptômes foliaires du stress hydrique.
Pour détruire nos couverts nous avons commencé avec ce que nous avions au hangar, à savoir un gyrobroyeur. Le broyat crée un micro-paillage que l’on n’enfouit pas. Derrière, nous ne touchons plus et ça ne se resalit pas trop : on compte 4 à 5 adventices par mètre carré. De plus, nous nous efforçons au maximum d’attendre la floraison du couvert avant de détruire, de façon à ce que les plantes stoppent le tallage et ne repoussent pas ensuite. Généralement, cela tombe début avril. Nous avons pu voir sur une parcelle de 2 hectares qui nous avons broyé trop tôt l’effet du couvert qui repousse sur la vigne, à savoir une baisse de rendement.
Nous arrivons un peu au bout de nos essais et allons passer l’an prochain au rouleau pour avoir un mulch plus épais. Le broyat s’évapore trop vite. Et puis avec des couverts entre 1 et 1,2 m cela fait trop de matière pour la tondeuse, on n’avance pas. Le rouleau nous permettra aussi de travailler plus vite pour se mettre à l’abri du gel si besoin. La première année nous nous étions fait attraper. En définitive, l’idée est de continuer à observer les situations et à s’adapter en fonction de l’année, de l’évolution du sol ou encore du comportement de la vigne. "