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Des robots porteurs suiveurs pour ménager ses peines à la vigne

Et si des robots nous suivaient dans les parcelles pour porter tout notre matériel ? Voici une sélection de trois robots intéressants pour le monde viticole.

Le robot Borobo peut intervenir sur les terrains peu carrossables.
Le robot Borobo peut intervenir sur les terrains peu carrossables.
© Borobo

Que ce soit lors des vendanges ou d’autres travaux manuels de la vigne, les opérateurs sont appelés à transporter des charges dans les rangs, parfois dans des parcelles très escarpées. Aussi, pour réduire la pénibilité, les robots porteurs suiveurs pourraient être une solution intéressante à l’avenir. Compacts, ils se transportent dans des fourgons et proposent des autonomies compatibles avec des longues journées de travail. Électriques, ils maintiennent un environnement silencieux. À la différence du transporteur de type chenillette, le suivi automatique de l’opérateur sur ces appareils libère ce dernier de la conduite des engins : il reste pleinement appliqué à sa tâche, disposant du matériel nécessaire à portée de main.

Dans l’Hexagone, le secteur de la logistique figure parmi les premiers domaines intéressés par ces robots, qui fonctionnent alors dans des milieux peu complexes, à l’environnement constant : le Français Effidence s’est ainsi positionné exclusivement sur ce marché. Mais le BTP, l’armée et le monde agricole sont aussi demandeurs de robots capables d’évoluer dans des environnements changeants. Certains projets sont en cours de développement, comme le robot de Sterela (pour l’armée), d’autres en stand-by (Baudet-Rob 2 pour l’agriculture).

1 Borobo décrypte la morphologie de l’opérateur

La start-up niçoise Borobo commercialise un robot porteur suiveur, dont le tarif débute à 6 000 euros. L’appareil est personnalisable selon les environnements, étant même capable de gravir les escaliers, grâce à ses roues polymorphes (brevetées). Plusieurs de ces robots évoluent pour l’entreprise de BTP Eiffage, dont le cahier des charges incluait une construction robuste et des roues capables d’intervenir dans des milieux peu carrossables. Si sa charge utile est limitée à 80 kg, il peut tracter jusqu’à 400 kg. Capable de détecter des obstacles, il dispose d’une caméra et d’une intelligence artificielle permettant de repérer un opérateur parmi plusieurs, rien qu’en reconnaissant sa morphologie. En discernant son environnement, il peut revenir à un endroit enregistré sans que l’opérateur repère n’ait à le précéder. Il affiche une autonomie de 8 heures.

2 Concevoir son robot suiveur

 

 
Théo Gautier propose les plans de son robot sur internet.
Théo Gautier propose les plans de son robot sur internet. © T. Gautier
Et si vous construisiez vous-même votre propre robot suiveur ? C’est ce que propose en tout cas Théo Gautier. Fils d’agriculteur, ce jeune ingénieur agricole, fraîchement diplômé d’Unilasalle (Beauvais), a conçu son propre robot de transport avec 600 euros de pièces. « J’ai suivi le cursus FabAcademy, une formation en visioconférence en anglais créée par Neil Gershenfeld, de l’université du MIT (États-Unis), explique Théo Gautier, aujourd’hui embauché à Agrilab, centre d’innovation collaborative pour l’agriculture d’Unilasalle. Dans cette formation étalée sur six mois, j’ai pu apprendre la modélisation 3D, la découpe numérique, la programmation avec Arduino, ainsi que d’autres apprentissages qui ont permis de mettre au point le robot. »

 

Doté de plusieurs sécurités, cet engin affiche des dimensions de 1 m x 1 m x 1 m, une charge utile de 100 kg, une autonomie de 8 heures et peut évoluer dans les pentes. Pour le suivi, le robot se repère à la couleur portée par l’opérateur. Du côté des éléments de sécurité, il est doté de caméra et capteurs ultrasons : il dispose d’un arrêt de coup de poing et s’arrête en cas d’absence de détection ou présence d’un obstacle à proximité. Théo travaille aujourd’hui à le téléguider à l’aide d’un smartphone.

Via un lien internet, le jeune ingénieur met à disposition la méthodologie et les plans de son robot, pour qui souhaiterait le reproduire, à condition d’en faire un usage personnel et non commercial.

3 Burro, l’« âne » polyvalent

 

 
Le robot Burro peut suivre ou contourner un opérateur. À terme, il analysera la culture.
Le robot Burro peut suivre ou contourner un opérateur. À terme, il analysera la culture. © Burro
Soutenue par John Deere, la start-up américaine Burro (âne en espagnol) a développé un robot de transport de récolte capable de talonner ou contourner un opérateur, de suivre des rangs ou d’évoluer en toute autonomie (exemple : trajet des ramasseurs au plateau de transport). Facturé 20 000 euros, ce robot augmente la productivité des ramasseurs. Il est pourvu de 12 caméras haute définition qui permettront à terme de collecter et analyser des informations à la parcelle, comme le suivi de l’évolution du rendement, de la maturité, de l’enherbement, des attaques fongiques et des ravageurs.

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