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Des rafles de raisin pour l’isolation des bâtiments

Une thèse récente montre que l’on pourrait créer un matériau d’isolation biosourcé à base de rafles, pour le secteur du bâtiment. Une nouvelle façon de valoriser les sous-produits de la vigne.

Les briques de rafles séchées et compactées ont des propriétés qui se rapprochent des matériaux d'isolation existants.
Les briques de rafles séchées et compactées ont des propriétés qui se rapprochent des matériaux d'isolation existants.
© C. Badouard

Quel est le contexte de recherche ? Céline Badouard, à l’Institut de chimie moléculaire et au laboratoire de matériaux d’ingénierie mécanique de l’université de Reims Champagne-Ardenne, s’est lancée dans une thèse sur la valorisation à l’échelle locale des agrodéchets de la région. Son but : utiliser les sous-produits de pressurage du champagne « comme constituant de base pour mettre au point un nouveau matériau capable de remplacer les matériaux classiques d’isolation des bâtiments provenant de ressources minérales ou fossiles ».

Quels sont les avantages ? Les nouvelles réglementations obligent le secteur du bâtiment à intégrer des matériaux biosourcés dans les constructions, en particulier pour la commande publique. La thésarde a identifié d’un autre côté que les rafles représentent un gisement peu facile à gérer pour les distilleries. Elles sont généralement compostées, mais c’est un processus long, et qui donne un produit très ligneux.

À quel stade en est-on ? Céline Badouard a réalisé en laboratoire des briques composées de broyat de rafles mélangé à de l’amidon de pomme de terre chauffé à 80 °C, faisant office de liant. Il lui a fallu environ 400 grammes de rafles sèches par élément de 30 x 30 cm. Puis elle a soumis ces briques à des tests thermiques, acoustiques et mécaniques. « Les résultats sont légèrement en dessous de ceux de la laine de verre ou de roche mais se rapprochent d’autres matériaux biosourcés existants, en apportant d’autres propriétés telles que le confort hydrothermique, relate la thésarde. On a ainsi la preuve que le concept marche. » Il s’agit maintenant d’améliorer et d’optimiser la confection, puis de voir si le passage à une plus grande échelle est possible. « Le procédé est simple, l’industrialiser serait envisageable », estime Céline Badouard. En attendant, elle a lancé des essais de durabilité et s’attelle à la réalisation d’une paroi entière pour poursuivre les tests à plus grande échelle.

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