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Des oiseaux inspirés par des marquants de vigne

Saisonnier de la vigne en été, Olivier Paulin devient artiste « précaire » pendant la saison hivernale. Il utilise des planches de chantier récupérées en ville mais depuis 2019, les marquants usés glanés dans les vignes l’inspirent.

Olivier Paulin a inventé une petite dizaine de rapaces et de corvidés aux ailes déployés en recyclant des  marquants hors d'usage qu'il récupère dans les vignes. © M.-N. Charles
Olivier Paulin a inventé une petite dizaine de rapaces et de corvidés aux ailes déployés en recyclant des marquants hors d'usage qu'il récupère dans les vignes.
© M.-N. Charles

Olivier Paulin qui a été étudiant aux Beaux-Arts de Bordeaux au début des années 1990, travaille en saison depuis une dizaine d’années dans les châteaux de Pessac-Léognan. Se revendiquant « peintre indigne », il produit avant tout des tableaux sur des planches de chantier. Depuis 2019, il crée aussi de grands oiseaux avec des marquants de vigne hors d’usage récupérés dans les parcelles au cours de ses journées de travailleur saisonnier.

« Une fois chez moi, explique-t-il, je les stocke dans des grandes poches, et quand la poche est pleine, je les jette par terre dans ma cour. Après ça, je les brosse pour enlever la terre et je les trie. Il y a les ronds, les carrés et ceux que j’appelle les « destroy » qui sont noircis comme s’ils avaient brûlé. » Ces morceaux de bois usés après avoir servi de guide et de protection à de jeunes ceps lui ont inspiré une idée : construire des oiseaux évoquant ceux qui volent au-dessus de sa tête lorsqu’il s’active au laborieux travail dans les vignes.

Une série de corvidés et de rapaces

Ainsi, en assemblant ces marquants devenus plumes d’oiseau sur des planches de contreplaqué de récupération, Olivier Paulin a créé une série d’une petite dizaine de rapaces et de corvidés aux ailes déployées. Aigle, busard, faucon, pie, corbeau, corneille… « Certains ont peur des corvidés. Il faut dire que ces formes noires déployées ont quelque chose de menaçant et de déprimant. C’est une sacrée présence. Plusieurs personnes ont évoqué la marée noire en les découvrant. D’autres y voient des sortes de totems.

Pas de transformation, aucune retouche ou presque sur ces oiseaux en marquants de vigne. C’est la matière première telle qu’il l’a ramassée dans les vignes qu’Olivier Paulin veut mettre en avant. « C’est comme avec les martyrs de menuiserie que je récupère aussi pour créer des tableaux. Sur ces planches sacrifiées par le menuisier pour recevoir ses traces de découpe ce sont les marques laissées par ce travail que j’utilise pour révéler l’objet. Si tu achètes une planche neuve et que tu y fais les traces toi-même cela n’a aucun sens. Avec les marquants, c’est la même chose. »

Olivier Paulin se fait aussi éditeur pour montrer son travail dans des livres produits en très petites séries. Les marquants de vigne seront présentés dans le prochain livre. « Un des rapaces en marquants de vigne a récemment été vendu à 300 €, précise-t-il. L’acheteur est venu chez moi et j’ai pris le temps de lui montrer plus de vingt ans de travail. » Mais qu’on se le dise, Olivier Paulin n’est pas un artiste de galerie. Il préfère la diffusion « clandestine » affirmant qu'« être artiste c’est avant tout produire, chercher des solutions et les montrer aux gens quand tu sens que tu es prêt, mais ce n’est pas en vivre grâce à une attitude commerciale. »

Je ne retouche pas ou très peu les marquants

 

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