Déléguer la gestion de son parc à barriques
Pour alléger les contraintes de temps, d’argent, et d’organisation d’un parc à barriques, la société H&A lui applique le principe du leasing (1). Son concept repose aussi sur la revente des fûts usagés.
Pour alléger les contraintes de temps, d’argent, et d’organisation d’un parc à barriques, la société H&A lui applique le principe du leasing (1). Son concept repose aussi sur la revente des fûts usagés.
Issus du secteur bancaire, Richard Hardiller et Florent Arrouy, se sont inspirés de leur premier métier pour lancer H & A en 2014, une entreprise gérant intégralement les entrées et sorties de barriques d’un domaine.
L’entreprise intervient après le choix des barriques et la négociation du vigneron avec le tonnelier. « Une fois que le vigneron a choisi son modèle et négocié son prix, nous nous occupons de payer le tonnelier et de livrer les fûts neufs. Puis, le vigneron nous rembourse aux échéances qui l’arrangent, définies au préalable », développe Caroline Frouin, responsable marketing du groupe H&A.
L’entreprise peut intervenir plus directement dans le financement et proposer à ses clients de leur trouver les prêts aux meilleurs taux, et de racheter leur crédit auprès des banques. Mais le vigneron peut aussi choisir de garder le lien direct avec son banquier.
Le groupe, qui affirme être propriétaire en France d’un fût sur deux, trouve son intérêt sur la revente de barriques usagées (jusqu’à trois vins). Elle développe cet autre marché auprès d’autres vignerons, mais également auprès des producteurs de spiritueux, « gros consommateurs de barriques usagées ». Le lien de la société avec ces utilisateurs de seconde main ne s’arrête pas là puisque H&A peut à nouveau racheter ces vieilles barriques pour les revendre en tant que mobilier ou objet décoratif.
Une garantie sur la qualité sanitaire des fûts usagés
« Le fait d’intervenir dès la sortie de la tonnellerie nous permet d’avoir une traçabilité totale, du début à la fin de la vie du fût », affirme Caroline Frouin. Pour maximiser le cycle de vie des barriques qu’elle possède, la société H&A se porte garante de leur qualité sanitaire lors de chaque revente. « Nous travaillons avec un cabinet d’œnologues conseils qui effectuent un premier contrôle olfactif et visuel à la propriété, ce qui nous sert de base pour fixer le prix de rachat », relate Caroline Frouin.
Des analyses de l’atmosphère du chai et des vins ayant séjourné dans la barrique peuvent également être réalisées. Puis, les fûts usagés transitent par les locaux de H&A afin d’être nettoyés selon le protocole adapté à l’état de la barrique. « En cas de défaut majeur, elle est automatiquement réformée et dirigée vers une utilisation non vinaire », ajoute la responsable marketing. Le groupe H&A propose sa collaboration à partir d’un parc minimum de dix barriques. « Le succès du leasing des barriques est tel que nous avons étendu depuis trois ans le concept à la gestion du parc de matériel viticole », indique Caroline Frouin.
AVIS d’expert : Stéphane Ponsard, vigneron au domaine Claude Nouveau, en Bourgogne
"La mensualité allège mes besoins en trésorerie
"C’est par le bouche-à-oreille que j’ai entendu parler de la société H&A. Ce qui m’a plu dans leur concept, c’est la simplicité. Une grosse partie de mes vins est élevée en barriques. Mon parc actuel comprend 150 fûts, et j’en achète une vingtaine par an. La possibilité de lisser le paiement via une mensualité allège mes besoins en trésorerie. Je ne reçois que les bons de livraison et les copies des factures, H&A s’occupe de tout le reste. Et le total de ce que je paye sur tous les mois correspond bien au prix de la commande initiale, H&A ne prend pas de commission. Auparavant, une fois les barriques en fin de vie, je mettais un coup de masse et je les brûlais. Maintenant, je peux les valoriser. Par ailleurs, je suis totalement libre dans mes négociations avec le tonnelier, et je n’ai aucune obligation d’utiliser leur mode de financement. Je continue donc de travailler avec mon banquier."