A l'orée des vendanges
Bordeaux et Bordeaux sup' : état des lieux.
A ceux qui raillent les bordelais en disant qu'ils annoncent monts et merveilles tous les ans, Hervé Grandeau, président du syndicat des Bordeaux et Bordeaux supérieur, répond tout de go : "2013 ne sera pas le millésime du siècle."
La qualité de la récolte restera néanmoins satisfaisante. "Si les blancs s'annoncent magnifiques, la maturité des rouges restera incertaine jusqu'au bout. Nous verrons le temps qu'il fera ce week end, à l'équinoxe, pour augurer de l'orientation prise par la météo jusqu'à la fin du mois."
Côté quantité, même si l'épisode dramatique de grêle du 2 août a fait chuter les prévisions de récolte de 150 000 hL (sur 2 millions) pour les rouges, c'est la coulure qui aura fait le plus de dégâts, avec une perte estimée à plus du double. "Nous attendons un rendement autour de 40-45 hL/ha", poursuit Hervé Grandeau. Ceux qui ont expérimenté le VCI en rouge apprécieront son utilité cette année.
Côté stocks, "la situation est assez saine même si elle pourrait être plus confortable. Pour les rouges, nous avons les ratio de stockage les plus bas depuis 10 ans, ce qui aurait mérité une récolte normale, voire 1 ou 2 hL/ha de plus que d'habitude. Pour les blancs, la fin de campagne est très active, et nous devrions arriver à des niveaux satisfaisants." Des négociations sont en cours avec le négoce pour éviter une surchauffe des prix sur les petits volumes attendus.
Au chapitre des négociations, l'assurance grêle fait évidemment partie des principales préoccupations. Hervé Grandeau explique le projet : "Nous visons l'établissement d'une assurance récolte mutualisée, avec un plafond minimum de 4500EUR/ha et une franchise de 30%, ce qui coûterait moins de 50EUR/ha au vigneron et qui limiterait la casse en cas d'autre coup dur. Des contacts ont déjà été pris avec deux grandes compagnies."