Bien utiliser les engrais foliaires
L’emploi d’engrais foliaires est pertinent lors de la période de croissance de la vigne, si toutefois les conditions sont mauvaises pour les racines.
L’emploi d’engrais foliaires est pertinent lors de la période de croissance de la vigne, si toutefois les conditions sont mauvaises pour les racines.
Avec la répétition des années chaotiques, de plus en plus de viticulteurs testent les engrais foliaires. D’autant plus que les produits se multiplient, notamment ceux pour aider la floraison. Mais sont-ils utiles, et comment les utiliser ? Pour Pascal Mallier, conseiller viticole, le bénéfice est indéniable. « Nous avons testé deux produits sur une parcelle de vouvray, explique-t-il. Un à base d’azote et un à base d’algues et oligoéléments. Dans les deux cas, nous avons obtenu des rendements supérieurs au témoin, pour des maturités et états sanitaires équivalents. » Il faut dire que le rôle de l’azote est primordial, que ce soit pour l’inflorescence de l’année en cours ou de la suivante, ou encore sur le phénomène de coulure. " Cependant, la fertilisation foliaire ne se pilote pas de façon systématique, avertit Jean-Pascal Goutouly, chercheur à l’Inra de Bordeaux. Elle est justifiée seulement si l’azote du sol n’est plus disponible, à cause de mauvaises conditions comme la sécheresse. Et ce d’autant plus si la mise en réserve a été difficile. "
Un apport à la véraison pour favoriser les thiols variétaux
Pour lui, l’azote foliaire ne doit d’ailleurs être qu’un complément de la nutrition du sol. Un avis que partage Pascal Mallier. « Le viticulteur doit être observateur, et intervenir au coup par coup », explique-t-il.
Dans la pratique, l’emploi d’engrais foliaire est pertinent jusqu’à la véraison, où il servira davantage à accroître le taux d’azote dans les moûts. « Un apport de 10 unités d’azote juste avant et juste après véraison permet également d’augmenter la teneur en thiols variétaux », ajoute Jean-Pascal Goutouly. Les travaux de l’IFV Sud-Ouest montrent en effet, en l’associant à du soufre, une multiplication par trois voire cinq de la concentration en 3-mercapto-hexanol (agrumes, fruits exotiques) et acétate de 3-mercapto-hexyle (buis, fruits tropicaux).