Forum mondial de l’alimentation et de l’agriculture
68 ministres de l’Agriculture s’engagent à protéger les sols
Le Forum mondial de l’alimentation et de l’agriculture (GFFA) qui avait pour thème « Utilisation durable des terres : la sécurité alimentaire commence par le sol »,vient de réunir à Berlin 68 ministres de l’Agriculture du monde entier et des représentants d’ONG comme la FAO. Ils se sont tous engagés à sauvegarder les sols.
Le Forum mondial de l’alimentation et de l’agriculture (GFFA) qui avait pour thème « Utilisation durable des terres : la sécurité alimentaire commence par le sol »,vient de réunir à Berlin 68 ministres de l’Agriculture du monde entier et des représentants d’ONG comme la FAO. Ils se sont tous engagés à sauvegarder les sols.
La qualité des sols se dégrade et les terres fertiles se raréfient un peu partout dans le monde. Il est donc important d'arrêter cette tendance, tel est le message du Forum mondial de l'alimentation et de l'agriculture qui vient de se réunir à Berlin. Cem Özdemir, ministre fédéral allemand de l'Alimentation et de l'Agriculture, a déclaré : « Un sol sain est notre allié dans la lutte contre la faim dans le monde, la crise climatique et l'extinction des espèces. Mais il est sous pression : l'imperméabilisation et la dégradation l'atteignent. Il est également essentiel pour les agriculteurs du monde entier d'avoir accès à la terre et de pouvoir cultiver les sols sur le long terme. Nous devons agir maintenant - dans la solidarité mondiale. Nous nous sommes mis d'accord sur une déclaration finale ambitieuse ».
⚠️ L'érosion des #Sols affecte la santé et la productivité des sols, ce qui diminue la quantité et la qualité des aliments que nous mangeons.
— FAO en français (@FAOenFrancais) January 27, 2022
Nous devons mettre fin à l'érosion des sols pour assurer l’avenir de la #SécuritéAlimentaire.#SalinisationDuSol #GFFA pic.twitter.com/9eE5x01nai
Selon la FAO, pas moins de 95 % de la production alimentaire mondiale dépend des sols. Cependant, les pratiques agricoles non durables, la surexploitation des ressources naturelles et la croissance démographique exercent une pression accrue sur ces derniers. Un tiers des sols sont déjà dégradés et les spécialistes estiment que leur érosion pourrait entraîner une perte de 10 % de la production agricole d’ici à 2050. Outre les océans, les sols sont les plus grands réservoirs de carbone et jouent un rôle crucial dans l’atténuation des effets de la crise climatique. La dégradation des sols de la planète a déjà provoqué la libération de 78 gigatonnes de carbone dans l’atmosphère (une gigatonne équivaut à la masse de 10 000 porte-avions américains en pleine charge). La FAO rappelle aussi que les sols renferment une vie abondante et abritent environ un quart de la biodiversité mondiale.
Adopter des pratiques de gestion durable des sols
L’ONG estime que la pollution des sols pose également problème. Pour elle, l’utilisation excessive ou inappropriée de produits agrochimiques en est l’une des causes. La production annuelle mondiale de produits chimiques industriels a doublé depuis le début du XXIe siècle, pour atteindre environ 2,3 milliards de tonnes. Elle devrait augmenter de 85 % d’ici à la fin de la décennie. La salinisation représente également un défi. Elle touche 160 millions d’hectares de terres cultivées dans le monde et entraîne chaque année une perte de productivité sur une superficie de 1,5 million d’hectares.
Pour la FAO, des investissements plus importants doivent être réalisés, visant à soutenir l’adoption de pratiques de gestion durable des sols. La reconstitution du carbone des sols, ainsi que la sécurité foncière, constituent à, ses yeux, également des priorités. L’ONG a salué l’adoption, par les participants, d’un communiqué commun reflétant leur engagement en faveur de sols en bonne santé, un engagement qu'elle défend de longue date, et leur résolution à protéger les terres agricoles grâce à la sécurisation des régimes fonciers. Dans leur communiqué final, les ministres de l’Agriculture se sont en effet donné plusieurs objectifs ambitieux, notamment de réduire la pollution des sols et d’éviter toute nouvelle dégradation en encourageant les approches agro-écologiques, ainsi qu’en améliorant les systèmes d’information. Le communiqué parle aussi de l’effet positif de la « gestion durable des pâturages ». Les pays ont également souligné l’impact de sols sains sur la protection du climat. Pour ce faire, ils ont, entre autres, l’ambition de favoriser et renforcer la couche d’humus dans les sols afin d'y fixer le CO2 de l’atmosphère, cette pratique s'inscrivant dans l’agriculture du carbone.