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[Vidéo] « Cohabiter » avec le loup pour ne pas « abandonner le métier »

A l’occasion de la Journée mondiale pour les animaux, le président a choisi d’aller visiter un refuge de chats et chiens. Ce 4 octobre est aussi la journée des animaux d’élevage et de leur protection. Les pertes d’animaux provoquées par les attaques de loup soulèvent l’émotion et des débats passionnés entre éleveurs et défenseurs des animaux sauvages. Le témoignage d’Ingrid et d’André dans cette vidéo de 7 minutes 24 donne des pistes pour protéger les brebis sans chasser le prédateur. Depuis dix ans, ils ont trouvé des « solutions pour cohabiter ».

La Journée mondiale pour les animaux a été instaurée en 1931. Cela fait donc 90 ans que les animaux sont à l’honneur le 4 octobre. Ce lundi, le président Macron a visité un refuge de la SPA à Gray, en Haute-Saône. Accompagné de Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture, il a rappelé que la France est un « pays attaché au bien-être animal » et a insisté sur le problème de « l’abandon ». La maltraitance animale s’invite dans les débats et sera à n’en pas douter un des sujets des prochaines élections présidentielles.

Ce 4 octobre est peut-être l’occasion aussi de se hasarder à parler du loup, animal protégé au niveau international par la Convention de Berne de 1979. Quarante-deux ans après, les populations de loups en Europe ont pris de l’importance. Les chiffres des attaques dans les élevages sont en augmentation et la filière demande une révision de cette convention. Entre émotions et passions, la journée mondiale pour les animaux peut malgré tout être l’occasion d’entendre la voix d’éleveurs qui ont fait « le choix de la cohabitation ».

Dix ans sans attaques

C’est le cas d’Ingrid et d’André, éleveurs de 400 ovins dans les Alpes-de-Haute Provence. Leur témoignage a été recueilli par l’Aspas (Association pour la protection des animaux). Les deux éleveurs témoignent de « 10 ans sans attaque ». En 2010, ils ont subi « pas mal de pertes ». A l’époque, ils se sont dit « soit on se protège, soit on abandonne ». Et ils ont décidé de se protéger. Ils ont clôturé leurs parcelles de grillages et fils électriques. Une installation « assez fiable » selon les éleveurs, d’autant plus efficace que les terres et la ferme sont « d’un seul bloc ». Un équipement « pas donné », reconnaît Ingrid, pour lequel, dans leur région marquée par 25 ans de présence du loup, ils ont pu bénéficier d’aides. Pour se protéger des loups, les éleveurs sont aussi aidés par leurs chiens Patou « nés, élevés au troupeau ».  Deux lignées différentes pour deux utilisations différentes, « ceux qui courent et ceux qui ne courent pas », permettent de dissuader les prédateurs.

Comment s'en défaire ?

« De toute façon, il est là, » dit Ingrid qui préfère trouver des solutions que de participer au débat « on en veut, on n’en veut pas ». Et même si André reconnaît que ce n’est pas un « cadeau » pour l’élevage, il ne voit pas « comment on va faire pour s’en défaire ». Pour lui « tirer à tout va, ça démonte les meutes. » Les petits loups partent dans tous les sens, « ça devient ingérable, » explique-t-il. « C’est encore pire. »

Le couple d’éleveurs a donc fait le choix de « cohabiter avec eux ». Leur expérience commence à intéresser d’autres éleveurs et également l’administration.

Lire aussi « Sondage Ifop - Les Français à 82 % favorables à la fin de l’élevage industriel »

 

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